''C'EST UN CRIME DES DIEUX QUE LE BONHEUR DE SYLLA!''

(Sénèque)

LUCIUS CORNELIUS SYLLA VADOR:

"QUE LA FORCE DES LEGIONS SOIT AVEC MOI"

 

Lucius Cornelius Sylla est poursuivi depuis sa mort par une réputation des plus sinistres. Présenté comme le portrait type du dictateur sanglant, les auteurs antiques et récents s'en sont donnés à cœur joie pour faire de lui le général le plus noir de l'histoire de la République romaine. Extraits des plus noirs écrits anti-Sylla.

''Solitaire, maudit, malade, détesté,

Ton orgueil connaîtra son affreuse beauté.

En vain, dans les plaisirs et leur faux stratagème

Tu chercheras encore à t'oublier toi-même''

(Alfred Mortier, Sylla)

SYLLA SERAIT UN MISEREUX

Pour Plutarque, Sylla a vécu une enfance très pauvre: ''Sylla fut élevé sur un patrimoine très médiocre. Dans son adolescence, il habita une maison qui n'était pas à lui et pour lequel il payait un loyer modique''. 2000 ans plus tard, voici ce que cela donne dans la saga des Maîtres de Rome de Colleen Mac Cullough: ''Sa tragédie, c'était le manque d'argent, la totale incapacité de son père de lui assurer les revenus nécessaires pour être enrôlé ne serait-ce que dans la dernière des classes économiques''.

SYLLA SE PROSTITUERAIT POUR PAYER SES COURS

Toujours selon Mac Cullough, Lucius Cornelius Sulla senior aurait été un ivrogne invétéré qui passait son temps à battre son fils (!) De plus, sa pauvre maman étant décédée, sa famille n'avait pas de quoi lui payer un précepteur pour s'occuper de son éducation. Et alors qu'un soir, Sylla ramassait encore une fois son père ivre mort dans les rues de la Subura, il fit la connaissance d'un vieux professeur qui a été d'accord pour le prendre gratuitement dans ses cours. Mais, ''chaque fois qu'il le pouvait, il volait pour offrir au vieux Quintus Garius Myrto un poulet bien gros, ou un denier d'argent, et quand il fut un peu plus grand, il n'hésita pas à se prostituer'' (Les Maîtres de Rome) !!

SYLLA EST UN DEBAUCHE

Les auteurs antiques ont beaucoup insisté sur le fait que Sylla était un débauché doublé d'un efféminé: ''Etant encore jeune et obscur, il vivait avec des mimes et des bouffons dont il partageait les débauches'', dixit Plutarque. Un trait forcé par Valère-Maxime: ''Lucius Sylla, jusqu'à l'époque où il se mit sur les rangs de la questure, s'est déshonoré par la débauche, la passion du vin, l'amour du théâtre. Ainsi, dit-on que Marius, témoigna un vif mécontentement de voir que le sort lui avait donné un questeur si efféminé lorsqu'il avait à faire une guerre aussi rude que celle d'Afrique''. Sylla participait aux orgies bachiques, faisait une forte consommation de vin, fréquentait la courtisane Nicopolis et avait pour amant le mime Metrobios, spécialiste des rôles de femme.

SYLLA AURAIT EMPOISONNE SA FAMILLE POUR DEVENIR RICHE

Comment un patricien aussi pauvre que Sylla aurait-il réussi à amasser autant d'argent? Et bien, pour certains, simplement en empoisonnant sa famille! Et quelle famille! ''Lucius Cornelius Sylla se réveilla (…) conformément à ses habitudes: très exactement entre sa belle-mère, sur la droite, et sa maîtresse sur la gauche'' (Les maîtres de Rome). Sa belle-mère Clitumna et sa maîtresse Nicopolis ayant fait de lui leur héritier, le pas est vite franchi par les romanciers. Dans Les maîtres de Rome, on apprend ainsi que Sylla aurait tout d'abord empoisonné le neveu de sa belle-mère, Stichus, afin que celle-ci refasse son testament en sa faveur. Puis qu'il aurait aidé sa maîtresse à avaler quelques champignons vénéneux, et enfin qu'il aurait lui-même brisé le cou de Clitumna! Dans le roman Moi, Sylla dictateur, Nicopolis se serait par contre suicidée en apprenant que Sylla le quittait pour une autre femme…

SYLLA BRULE ROME

Lors de la première marche sur Rome, les Romains se défendirent comme ils purent face à l'avancée de son armée: en lançant des pierres depuis les toits. Et c'est un Plutarque à la plume déchaînée qui nous raconte la scène de Sylla brulant Rome: ''Sylla survient en ce moment, et, voyant ce qui se passe, il crie qu'on mette le feu aux maisons: lui-même il prend une torche allumée et marche le premier, et ordonne à ses archers de lancer sur les toits des traits enflammés. Sourd à la raison, n'écoutant que sa passion, et se laissant maîtriser par la colère, il ne voyait dans la ville que ses ennemis; et, sans aucun égard, sans aucune pitié pour ses amis, ses alliés et ses proches, sans aucune distinction de l'innocent et du coupable, il s'ouvrait un chemin dans Rome la flamme à la main''.

SYLLA ASSASSINE ATHENES

La prise d'Athènes, après un long siège, a été terrible et sanguinaire. Sylla ''entra dans Athènes sur le minuit, dans un appareil effrayant, au son des clairons et des trompettes, aux cris furieux de toute l'armée, à qui il avait laissé tout pouvoir de piller et d'égorger, et qui, s'étant répandue, l'épée à la main, dans toutes les rues de la ville, y fit le plus horrible carnage'', raconte Plutarque. ''Sylla ordonna un massacre aveugle, qui n'épargnait ni les femmes ni les enfants'', ajoute Appien. Le carnage aurait été tel qu' ''on ne put compter les morts, dont on apprécie le nombre, maintenant encore, que d'après la grandeur de l'espace qui fut envahi par des flots de sang. Car en dehors des gens tués dans les autres quartiers, le sang versé sur l'Agora remplit tout le Céramique à l'intérieur du Dipylon. On dit même que le sang coula au-delà de la porte et inonda le faubourg'', insiste Plutarque. Sylla aurait-il aimé faire couler le sang de la même manière que Néron regarda théâtralement Rome brûler devant ses yeux? ''Au dire de mes ennemis, je me désaltère exclusivement de sang'' (Sylla et son destin).

SYLLA PRET A TOUT

Lucius Sylla, quant il n'emploie pas la ruse ou les menaces, possède plusieurs cordes à son arc, et Jules Michelet n'hésite pas à dire que "son arme principale fut la corruption". Sylla achète tout et tout le monde pour parvenir à ses fins, et les plus corrompus auraient été ses soldats: "Ils étaient si convaincus qu'on les menaient au pillage de l'Italie, qu'ils offrirent tous de l'argent à leur général, ne demandant pas mieux que de faire à leurs frais une guerre si lucrative" (Histoire romaine).

SYLLA SERAIT UN DECHET HUMAIN

En Grèce, Sylla a été malade. Selon Plutarque: ''Sylla, pendant son séjour à Athènes, fut pris d'une douleur aux pieds, accompagnée d'engourdissement et de pesanteur, que Strabon appelle le bégaiement de la goutte. Il se fit porter par mer à Édepse, pour prendre les bains chauds''. Cette simple crise de goutte est cependant devenu un prétexte au plus horrible et repoussant portrait de Sylla jamais vu dans la littérature: ''De cet être fascinant et superbe, rien ne subsistait, pas même la dignité dont l'aurait parée une épaisse crinière grise ou blanche. Ce Sylla-là, portait pour dissimuler son crâne dégarni, une hideuse perruque fripée d'un roux criard d'où pendouillaient au niveau des oreilles, deux mèches grisâtres. Il n'avait plus de dents. Quant à son visage, on aurait dit qu'on venait d'en écorcher la moitié. Il était d'un cramoisi sanguinolent, laissant apparaître de-ci, de-là quelques lambeaux de peau blanche. Même s'il paraissait d'une maigreur affreuse, le vieil homme avait dû, récemment, grossir au point d'en devenir obèse, car la chair de son visage s'était crevassée, tandis que de larges babillons donnaient à sa gorge l'allure d'un cou de vautour'' (Le favori des dieux).

DE LA CRUAUTE DE SYLLA

S'il ne fallait retenir dans les sources anciennes qu'un seul adjectif pour définir le dictateur Sylla, ce serait ''cruel'': Sylla ''fut plus cruel que Cinna, que Marius et que tous ceux qui vinrent après lui'' (Dion Cassius); ''Ce pouvoir que ses prédécesseurs avaient employé à protéger la patrie des plus grands périls, Sylla l'employa à donner libre cours à sa cruauté effrénée''(Velleius Paterculus); Sylla ''souille la victoire la plus belle par les excès d'une cruauté inouïe. Il massacre, dans une villa appartenant à l'état, tuait mille citoyens qui avaient fait leur soumission; il publie des listes de proscription, et inonde de sang Rome et l'Italie entière. Il fait égorger tous les Prénestins désarmés: il met à mort le sénateur Marius, après lui avoir fait rompre les membres, couper les oreilles et crever les yeux'' (Tite-Live); ''Sylla fut créé dictateur afin que la passion de la domination et de la cruauté fut armée et voilée par le respect d'un titre honorable et supérieur''(Orose); ''il eut la cruauté de verser à flots le sang des citoyens et d'en inonder la ville entière et toutes les parties de l'Italie''. Et Maxime Valère de dresser le portrait le plus noir et sanguinaire possible: ''Il tourna aussi contre les femmes les glaives de ses bourreaux, comme si le sang des hommes ne lui suffisait pas pour assouvir sa fureur et voici une autre preuve de sa barbarie insatiable: il se fit apporter les têtes de ces malheureux à peine coupées qui avaient presque encore le regard et le souffle, afin de les dévorer des yeux, n'osant pas les déchirer de ses dents''. "Assis sur son tribunal, il recevait les têtes sanglantes et les payait au prix du tarif" ajoutera Michelet beaucoup plus tard.

SYLLA MASSACRE LES SAMNITES

Après l'assassinat de 3000 légionnaires Samnites au terme de la bataille de la Porte Colline, Sylla fit ce commentaire en plein Sénat: "Ce ne sont que quelques mauvais sujets que je fais corriger". Le maître de Rome ne s'arrêta pas là et il fit aussi massacrer tous les Samnites et les Italiens reclus à Praeneste. Lucain rapporte cette scène sanglante: "Sylla, du haut du temple, tranquille spectateur de cette scène, n'a pas même le remords d'avoir proscrit tant de milliers de citoyens. Le gouffre de Tyrrhène reçoit les cadavres qu'on y entasse. Les premiers tombent dans le fleuve; les derniers tombent sur une couche de corps; les barques rapides s'y arrêtent; le fleuve coupé par cette crue affreuse d'un côté s'écoule dans la mer, de l'autre s'enfle et reste suspendu. Les flots de sang se font un passage à travers la campagne et viennent en longs ruisseaux grossir les ondes amoncelées. Déjà le fleuve surmonte ses bords et y rejette les cadavres. Enfin se précipitant avec violence dans la mer de Tyrrhène, il fend les eaux par un torrent de sang".

SYLLA ASSASSINE MEME SES AMIS

Un jour qu'un de ses lieutenants, Quintus Lucretius Ofella, eut la mauvaise idée d'aller faire campagne en plein milieu du Forum dans le but de se faire élire consul contre l'avis de son chef, Sylla, du haut de son tribunal où il jugeait les proscriptions, n'eut qu'un ordre à donner à son centurion Bellienus, et Ofella fut exécuté sur-le-champ. La foule, surprise et croyant à une méprise, alla réclamer justice à Sylla: ''Apprenez citoyens, que j'ai fait donner la mort à Lucretius Ofella parce qu'il m'a désobéi''. Et il ajouta une terrible menace rapportée par Appien: ''Un laboureur, pendant qu'il poussait sa charrue, fut mordu par des poux: il interrompit deux fois son travail pour éplucher sa chemise, mais les poux continuèrent à le démanger. Alors, n'y tenant plus, il jeta sa chemise au feu. Je conseille à ceux que j'ai vaincu deux fois déjà de se le tenir pour dit, s'ils ne veulent pas être jetés au feu la troisième fois''.

SYLLA "IS WATCHING YOU"

Sylla a toujours disposé d'un service particulier d'espionnage et de contre-espionnage très efficace, et cela depuis sa capture de Jugurtha. A Rome, lors de sa dictature, aucun fait et geste ne pouvait lui échapper. Le roman Sylla et son destin imagine cette scène: ''une nuit, ayant appris, par sa police, le lieu d'un rendez-vous où l'on complotait de l'empoisonner, il s'y rendit, suivi d'hommes armés qu'il laissa à la porte. Etant entré seul et sans licteurs, jusqu'au seuil de cette mauvaise chambre, et ayant reconnu quelques-uns des rebelles, il les interrogea ironiquement sur l'objet de leur entretien: " On m'a dit que vous vouliez me supprimer. Je suis venu ici, pour connaître, de votre bouche, la vérité". La stupeur fut telle qu'il ne reçut aucune réponse, ni au renouvellement de sa question. S'effaçant alors et appelant sa garde, il lui ordonna d'exterminer tous ceux qui se trouvait dans son entourage''. Sylla, c'est le ''big brother'' de Rome!

SYLLA MEPRISERAIT LE GENRE HUMAIN

Sénèque fut le premier à le penser: ''Cet homme ne craignit ni la haine du genre humain, dont les maux fondaient seuls son excessive prospérité, ni le courroux des dieux qu'accusait trop hautement le bonheur de Sylla''. Certains ont parlé de l'âme desséchée de Sylla (Etienne Jouy), d'autres qu'une créature avide de plaisir et plus encore de gloire vivait en lui (Salluste), d'autres encore qu'il ne put tout simplement pas supporter son bonheur (Dion Cassius). En fait, ''Sylla était parvenu si haut, dans une atmosphère si raréfiée, qu'il avait parfois l'impression de contempler de très loin l'agitation frénétique des humains devenus de simples marionnettes, comme s'il était lui-même un dieu de l'Olympe et, comme toutes les divinités, libéré de toute contrainte morale'' (La couronne d'herbe). Egal aux dieux de l'Olympe donc, Montesquieu juge ainsi la conduite de Sylla: ''Je suis uniquement conduit par mes réflexions, et surtout par le mépris que j'ai eu pour les hommes''. Et voici comment l'historien Jules Michelet juge son abdication: ''Sylla semblait avoir suffisamment prouvé son prodigieux mépris de l'humanité. Il en donna une preuve nouvelle à laquelle personne ne s'attendait: il abdiqua''.

SYLLA A-T-IL UNE AME?

Même Saint-Augustin s'est interrogé à la lecture des anciennes sources sur la cruauté de Sylla: ''Sylla, enfin, dont on ne saurait lire la vie, les mœurs, les actions dans Salluste et dans les autres historiens sans frémir d'horreur''. Et finalement Saint-Augustin ne peut s'empêcher de porter un jugement chrétien assez déconcertant sur l'âme de Sylla: ''Enivré par la prospérité, il lâcha la bride à ses passions et fit plus de mal à son âme en la perdant de mœurs qu'il n'en fit à ses ennemis en les tuant'' (!)

SYLLA SERAIT MORT DANS L'INFAMIE

Les marianistes ont continué de vouer à Sylla une haine tenace longtemps après sa mort. En témoigne le récit de Plutarque sur la fin supposée du dictateur: ''Il fut longtemps à s'apercevoir qu'il s'était formé dans ses entrailles un abcès qui, ayant insensiblement pourri ses chairs, y engendra une si prodigieuse quantité de poux, que plusieurs personnes occupées, nuit et jour, à les lui ôter, ne pouvaient en épuiser la source, et que ce qu'on en ôtait n'était rien en comparaison de ce qui s'en reproduisait sans cesse: ses vêtements, ses bains, les linges dont on l'essuyait, sa table même, étaient comme inondés de ce flux intarissable de vermine, tant elle sortait avec abondance ! Il avait beau se jeter plusieurs fois le jour dans le bain, se laver, se nettoyer le corps, toutes ces précautions ne servaient de rien; ses chairs se changeaient si promptement en pourriture, que tous les moyens dont on usait pour y remédier étaient inutiles, et que la quantité inconcevable de ces insectes résistait à tous les bains. (…) Dans les efforts que fit Sylla en criant et s'agitant avec violence, son abcès creva, et il rendit une grande quantité de sang. Cette perte ayant épuisé ses forces, il passa une très mauvaise nuit, et mourut le matin''. Maxime Valère nous propose une fin plus sanglante, dans ses maximes sur la haine et la colère justement: ''Et Sylla, n'est-ce pas en s'abandonnant à cette passion qu'après avoir répandu à flots le sang des autres, il finit par verser le sien propre? Furieux de voir que Granius premier magistrat de Pouzzoles, lui faisait attendre l'argent promis par les décurions de cette colonie, il entra dans un tel accès de rage et poussa des cris si violents qu'il se déchira la poitrine et rendit l'âme en vomissant du sang et des menaces. Ce n'est pas sous le poids de la vieillesse qu'il succomba, puisqu'il entrait seulement dans sa soixantième année; mais les malheurs publics, avaient aggravé jusqu'à la fureur son impuissance à se maîtriser. Aussi l'on ne saurait dire qui finit le premier, de Sylla ou de son humeur irascible?''

SYLLA DIEU DECHU

Alors que certains avancent que Sylla serait mort de la syphilis à moitié fou, Jules Michelet ne pu s'empêcher de noircir encore davantage la fin du dictateur: "Ce héros, ce dieu, qu'on portait au tombeau avec tant de pompe, n'était depuis longtemps que pourriture. Rongé de maux infâmes, consumé d'une indestructible vermine, ce fils de Vénus et de la Fortune, comme il voulait qu'on l'appelât, était resté jusqu'à la mort livré aux sales passions de sa jeunesse. Les mignons, les farceurs, les femmes de mauvaises vies, avec lesquels il passait les nuits et les jours, avait eu bonne part à la dépouille des proscrits. Dans cette fasteuse restauration de la République dont il s'était tant vanté, les bouffons et les charlatans n'avaient guère moins gagnés que les assassins. Il avait exterminé la race italienne, sous prétexte d'assurer l'unité de Rome menacée par les invasions des Alliés; et lui-même, il s'entourait de Barbares, de Chaldéens, de Syriens, de Phrygiens; il les consultait et il adorait leurs dieux".

De ce côté obscur de Sylla, Montesquieu fut le seul à juger que cela n'était pas encore assez: ''La postérité jugera ce que Rome n'a pas encore osé examiner: elle trouvera peut-être que je n'ai pas versé assez de sang, et que tous les partisans de Marius n'ont pas été proscrits''.