Alors que Marius et Sylla sont occupés en Afrique à capturer Jugurtha, une nouvelle menace s'abat sur Rome: les Germains. En effet, près de 700 000 d'entre eux ont franchi le Rhône et envahissent la province de la Gaule Transalpine en juin. Le proconsul Quintus Servilius Caepio, avec 10 légions, et le consul Gnaeus Mallius Maximus, avec 7 légions, sont chargés par le Sénat d'arrêter l'avance des Germains. Mais les deux consulaires sont incapables de s'entendre entre eux et d'unir leurs armées face aux Teutons et aux Cimbres. Si bien que le 6 Octobre, près d'Arausio (Orange) les deux armées sont mises en pièce par les Germains. Ce jour-là, les Romains perdent 80 000 hommes sur le champ de bataille! A Rome, le traumatisme est tel que les deux consulaires sont envoyés en exil. En outre, cette défaite a été le point de départ de la rupture entre les alliés Italiques et les Romains, car des légions marses et samnites ont été massacrées à cause de la stupidité des chefs romains. Par la suite, Marius et Sylla comprendront qu'ils doivent épargner au maximum la vie de leurs légionnaires. Gaius Marius, considéré comme le meilleur général du moment, est élu consul in abstentia. An de Rome 650 (-104): Le 1er janvier, Marius triomphe, Jugurtha enchaîné à un char. Le peuple et les populares sont très contents de la victoire de Marius. Du côté des optimates, on se félicite que ce soit le patricien Sylla qui ait mis fin à la guerre. ''C'était pour les Romains un spectacle inespéré que de voir Jugurtha prisonnier; personne n'avait pensé que la guerre pût se terminer, cet homme vivant, tant il savait se plier avec souplesse à tous les événements, tant il joignait d'artifice et de ruse à un grand courage. On dit que, pendant qu'il était traîné au char du triomphateur, il perdit la raison. Après la cérémonie du triomphe, il fut conduit dans la prison, et les licteurs, pressés d'avoir sa dépouille, lui mirent sa tunique en pièces, et lui arrachèrent les deux lobes des oreilles en arrachant les anneaux d'or qu'il y portait. Puis il fut jeté tout nu dans une fosse profonde; et, comme on l'y poussait, il s'écria, dans le trouble de la raison, et riant d'un rire amer: ''Par Hercule! que ces étuves sont froides!'', relate Plutarque. Marius, au comble de la félicité et aveuglé par son triomphe, osa se présenter devant le Sénat revêtu de sa tenue d'imperator au lieu de sa toge de consul! Il provoqua une telle indignation parmi les sénateurs qu'il dût aller se changer. Pendant ce temps, Sylla n'était pas en reste pour réclamer sa propre part de gloire: ''Marius en conçut un secret dépit, surtout lorsqu'il vit Sylla lui-même, homme naturellement vain, s'enorgueillir d'un événement qui l'arrachait à une vie longtemps obscure et ignorée, et le mettait en lumière aux yeux des citoyens''. Heureux de l'attention qu'on lui portait désormais, Sylla se fit fabriquer un anneau avec un sceau représentant Bocchus lui livrant Jugurtha, qu'il portait toujours sur lui, afin que nul ne puisse oublier que c'était lui qui avait mis à la guerre. Ce sceau allait devenir sa signature personnelle, ce qui ne manqua pas d'énerver Gaius Marius: ''Rien n'irritait tant Marius, l'homme le plus ambitieux et le moins disposé à partager avec un autre la gloire de ses actions'' nous dit encore Plutarque. Le sceau de Sylla Lucius Sylla, l'homme qui a capturé Jugurtha, revient à Rome en ayant rendu un immense service au Sénat et à Metellus Numidicus. Sylla a donc gagné la confiance du Sénat et celui-ci le nomme légat de Gaius Marius dans la Guerre contre les Cimbres et les Teutons. Avec cette promotion, Sylla devait contrôler les agissements de Marius. Sylla devient donc l' "homme de main" du Sénat. Par ailleurs, Lucius Cornelius se rapproche de la "branche dure" des optimates, c'est-à-dire de tous les opposants aux Gracques et ses nouveaux amis s'appellent Marcus Porcius Cato, Quintus Pompeius Rufus, Publius Sulpicius Rufus et Quintus Aelius Tubero. A l'époque, tous avaient soutenu la politique réprésive de Scipion Emilien envers les Gracques. Sylla scelle cette nouvelle alliance en épousant Aelia, la fille d'Aelius Tubero. Au printemps, Marius et Sylla partent ensemble pour la Gaule. Quelles étaient leurs relations à l'époque? ''En deçà d'un général est d'un subordonné, il y a avait d'abord un parvenu et un patricien, attirés l'un par l'autre autant qu'ils se détestaient'' (Moi, Sylla, dictateur). Du moins, à défaut d'être amis, tous deux comprenaient que l'union sacrée pour la sauvegarde de Rome était plus importante que leurs discordes personnelles. Et Marius savait parfaitement qu'il ne pourrait trouver de meilleur légat que Sylla. ''Il fit réflexion que Sylla était un personnage trop peu important pour exciter aucune jalousie, et il continua de l'employer à l'armée'', rapporte Plutarque d'après le propre avis de Sylla. Mais la bataille contre les Germains n'est pas pour tout de suite. Les tribus se sont séparées. Les Cimbres sont descendus vers l'Ibérie et les Teutons sont remontés vers le nord. Au printemps, Marius installa son armée près d'Aquae Sextiae. Il dispose alors de cinq légions et de cohortes auxiliaires ligures. Pour occuper ses troupes, il commence par leur faire réparer les voies romaines, puis il engage un vaste chantier en faisant creuser un canal de la mer au Rhône, la "fosse marienne". Ce chantier durera près de trois ans. Pendant ce temps, son lieutenant Sylla multiplia les allées et venues vers les peuples de Gaule. Les Volsques Tectosages s'étant révoltés contre Rome et alliés aux Germains, Sylla leur livra bataille à l'automne et alla capturer leur chef, Copillus, rééditant en Gaule son exploit africain. Un exploit qui lui valut d'être nommé tribunus rufulus, tribun militaire. En effet, Marius Marius était de plus en plus jaloux envers ce patricien doué car celui-ci menait ses missions à bien alors que lui restait confiné avec son armée en Gaule narbonnaise, sans avoir l'occasion de se mettre en avant... Pour garder sa cote de popularité auprès du peuple, il alla à Rome se faire élire consul pour la troisième fois. Le cheminement des Cimbres et des Teutons An de Rome 651 (-103): Les Cimbres et les Teutons continuent d'errer en Gaule. Les Cimbres remontent vers le Nord et Sylla, en bon diplomate, cherche à créer des alliances avec d'autres peuples germaniques,pour réduire le nombre des tribus révoltées contre Rome. Sylla réussit ainsi à obtenir un traité d'alliance avec les Marses Germaniques, vivant au-delà du Rhin, ce qui n'arrangea pas ses relations avec Marius, qui se mit à nuire à son avancement et ne lui confia plus aucune tâche importante… Sylla s'ennuyait ferme au camp alors que Marius se rendit une nouvelle fois à Rome pour se faire élire consul. An de Rome 652 (-102) : Gaius Marius est élu consul pour la quatrième fois. Cette année, son collègue est Quintus Lutatius Catulus, ''un homme honnête, mais un peu lent pour les opérations militaires'' précise Plutarque. Et cette fois, les Germains se préparent à nouveau à envahir les provinces romaines. Des rumeurs persistantes précisent que les Teutons s'avancent vers la Gaule Transalpine et les Cimbres, vers la Gaule Cisalpine par les Alpes du Nord. L'armée romaine doit donc se séparer en deux. Marius conserve son effectif et Catulus doit recruter et former six nouvelles légions. Il n'en fallut pas plus pour que Sylla demande son congé à Marius qui s'empressa de se débarrasser de lui. Cependant, il semble que Marius ait tout bonnement finit par mettre dehors Sylla de son armée, sous le faux prétexte du sceau gravé… Sylla alla donc immédiatement proposer ses services au nouveau consul. Et son ancien beau-frère lui confia rapidement les tâches les plus importantes. Gaius Marius Fin juin, les nouvelles légions se mirent en marche et Catulus établit le camp de base de l'armée à Vérone. Sylla s'illustre rapidement en s'assurant que, le moment venu, les tribus de la région ne s'allient pas avec les Cimbres. Il se rend dans les Alpes afin de combattre les Tigurins qui voulaient envahir l'Italie par la Norique. Sylla fond sur eux et les poursuit jusqu'en Helvétie. Cependant, aucun combat n'eut lieu. Les Tigurins se dispersèrent dans des directions différentes en fuyant honteusement. A la fin de l'année, ayant appris que les Cimbres s'apprêtaient à passer en Italie par le col du Brenner, Catulus voulu leur barrer le passage en installant son armée près de Tridentium. Il voulait empêcher les 200 000 Cimbres et leurs 15 000 cavaliers de traverser l'Adige. Les Romains rencontrèrent les Cimbres vers Bolzano. Ce fut une défaite. La cavalerie, commandée par Marcus Aemilius Scaurus fils, s'enfuit rapidement. Tellement rapidement qu'elle laissa sur place l'infanterie romaine! Catulus du trouver une ruse pour débloquer ses légions. Il fit mine d'établir son campement en hauteur, puis réussit à mettre toutes ses légions hors de danger en les faisant passer loin des Cimbres. Il est d'ailleurs fortement probable que cette stratégie ait été mise au point par Sylla. Pendant ce temps, Marcus Scaurus était rentré à Rome avec sa cavalerie. Son père fut tellement outré de son comportement qu'il ne voulut plus jamais revoir son fils. Marcus Scaurus, alors fiancé à Metella Dalmatica, préféra se suicider… Les Cimbres descendent du Brenner De son côté, Marius eut plus de chance. En septembre, les Teutons s'engagèrent en Gaule Transalpine, passant a porté du camp romain. En deux batailles, l'armée de Marius extermina ce peuple germanique, laissant plus de 100.000 morts sur le terrain. En annonçant la nouvelle au Sénat dans une missive, le consul termina son compte-rendu par une expression devenue célèbre: ''Longue vie à Rome!'' Puis il rentra à Rome se faire élire consul pour la cinquième fois. Son collègue était son lieutenant, Manius Aquilius. An de Rome 653 (-101): Malgré la neige et le froid, les Cimbres veulent passer dans la plaine du Pô. Catulus avait installé ses légions près de Vérone en deux camps: le camp principal sur la rive droite de l'Adige, un camp secondaire sur la rive gauche, tous les deux reliés par un pont. Cela n'impressionna pas les Cimbres. Ils lancèrent des troncs d'arbres et des pierres dans le fleuve afin de faire un barrage. Quand les soldats Romains virent cela, la peur les saisit. Catulus fut contraint de battre en retraite et de suivre ses légionnaires. Ceux du camp secondaire couvraient la retraite en résistant à l'attaque des Cimbres. Ce fut un centurion qui mena victorieusement la charge que les légionnaires du second camp entreprirent pour rejoindre Catulus. Toute l'armée romaine se retrouvant sur la rive droite de l'Adige, le pont fut détruit. Catulus dut se retirer sur Plaisance. L'armée de Catulus, deux fois défaite, avait le moral au plus bas et manquait de vivres. Ce fut Sylla qui se chargea de ragaillardir les troupes, en leur disant que maintenant, elles avaient acquis de l'expérience et qu'elles ne failliraient plus lors du prochain combat. Puis Sylla se chargea personnellement de résoudre la question du ravitaillement. Il parvient à obtenir très largement assez de nourriture pour ses six légions. A la fin du printemps, Gaius Marius arriva avec ses cinq légions victorieuses. Cependant, les vivres étaient insuffisants dans l'armée de Marius. Sylla se chargea donc lui-même de ravitailler les troupes de Marius. Inutile de préciser que ces légionnaires là étaient très contents de retrouver leur ancien légat toujours aussi efficace. C'était plus que Marius ne pouvait en supporter: Sylla était aussi populaire que lui auprès de ''ses'' soldats. Marius entra donc dans une colère froide contre Sylla. ''Telle fut la frivole et puérile occasion qui fit naître leur haine mutuelle'', explique Plutarque. La guerre silencieuse entre Marius et Sylla était désormais déclarée… Marius rencontre une ambassade Cimbre Les Cimbres et les Romains finirent par se rencontrer près de la ville de Vercellae. L'affrontement a lieu fin juillet. Mais Gaius Marius veut s'assurer toute la gloire de la victoire au dépend de Quintus Lutatius Catulus et de Cornelius Sulla. Ainsi, il place les hommes de Catulus et de Sylla au centre, et ses légions sur les ailes, voulant prendre les Cimbres en tenaille et surtout faciliter le travail à ses légionnaires. Marius commande une des ailes et la cavalerie Cimbre se rue sur lui. Marius force les Cimbres à reculer, mais commet l'erreur de les poursuivre. Comme l'été est sec, une énorme poussière submerge rapidement le champ de bataille. Si bien que lorsque Marius lance ses troupes, elles n'ont aucune visibilité et manquent les Cimbres. Les légions de Catulus et de Sylla supportent donc la principale charge des Cimbres et font la décision, avant que Marius ne revienne les prendre à revers. Les Cimbres sont définitivement anéantis. Après la bataille, ce fut quasiment un règlement de compte entre les troupes de Marius et celles de Catulus pour savoir qui avait remporté la victoire: ''Les soldats de Marius pillèrent les richesses du camp; mais les dépouilles des morts, les enseignes et les trompettes furent rapportées dans le camp de Catulus; c'est le fait que Catulus allégua pour prouver que c'était à lui que l'on devait la victoire. Il paraît qu'il s'éleva à ce sujet une dispute entre les soldats des deux armées, et qu'ils prirent pour juges des députés de Parme, qui se trouvaient présents. Les soldats de Catulus les conduisirent parmi les cadavres des ennemis, et leur firent remarquer que les javelots qui avaient percé les cadavres étaient les leurs: ce qu'il était aisé de reconnaître aux lettres qu'ils portaient parce que Catulus avait fait graver son nom sur la hampe'', rapporte Plutarque. Preuve de l'entente très cordiale qui régnait déjà entre les hommes de Marius et ceux de Sylla! Mais Marius s'attribua tout le mérite de la victoire et en profita pour se faire élire consul une sixième fois, au détriment des lois romaines, et se faire appeler le Troisième fondateur de Rome. Catulus célébra néanmoins son triomphe avec lui. En effet, ''les soldats de Catulus étaient bien déterminés à ne pas le laisser triompher, si l'on privait leur général de cet honneur'', ajoute Plutarque. Les Cimbres sont vaincus Pour Sylla, l'année se termina moins bien. Un membre de la famille de sa sœur, Aulus Nonius, peut-être le frère de Sextus Nonius, connu pour ses opinions réactionnaires, venait de se faire élire tribun de la plèbe. Dans le même temps, le protégé de Gaius Marius, Lucius Appuleius Saturninus arriva en onzième position, c'est-à-dire premier remplaçant. Un échec mortifiant pour Marius. Lorsqu'Aulus Nonius rentra chez lui après l'élection, il fut agressé par une bande armée, qui le laissa pour mort… Saturninus fut donc nommé à sa place pour le remplacer… MARIUS PROVOQUE MITHRIDATE An de Rome 654 (-100): Sans attendre le printemps, Saturninus fit voter une loi sur les provinces orientales. Cette loi prescrit notamment de lutter contre les pirates qui infestaient cette partie de la Méditerranée et d'organiser les nouvelles provinces de Thrace et de Cilicie. Elle prévoit surtout d'étoffer les garnisons de cette région de l'Orient. En fait, Marius avait un nouvel objectif en tête: se voir proroger son imperium consulaire en déclarant la guerre aux rois Nicomède de Bithynie et Mithridate du Pont. Nicomède avait en effet refusé d'envoyer des troupes à Marius. Quant à Mithridate, il grignotait sans cesse des territoires sur les zones d'influences romaines. Pour cela, Marius voulait se voir confier le gouvernement de la province d'Asie. En effet, cette province était pro-prétorienne et Marius voulait la voir passer proconsulaire. Mais cette loi ne sera jamais votée… Saturninus a déjà fait voter la principale loi agraire de Marius, celle qui concerne l'attribution de terres en Afrique à ses vétérans. Puis, avec l'aide du préteur Gaius Servilius Glaucia, Saturninus en fit voter une nouvelle afin de distribuer des terres en Gaule Cisalpine, là où Marius avait défait les Cimbres. Cette loi souleva un tollé général au Sénat, mais Saturninus réussit à la faire voter et demanda en outre, aux sénateurs de jurer sinon ils seraient exclus du S énat! Marius d'indigna devant un tel procédé et dit qu'il ne jurera pas. Cependant, au jour dit, il convoque le Sénat et il est le premier à jurer. Les autres durent le suivre, sauf Metellus Numidicus qui refusa. Marius, peu doué pour les joutes verbales du Forum, venait de se suicider politiquement. Saturninus envoya Metellus Numidicus en exil et Marius l'approuva fortement d'avoir évincé de Rome son ancien patron. Lentement, même la plèbe commença à se détourner de Marius. D'autant plus qu'il ne contrôlait plus du tout Glaucia et Saturninus. Un denier de Saturninus Fin novembre, Saturninus réussit à se faire élire une nouvelle fois tribun de la plèbe. Marius ne représente pas. Marcus Antonius Orator est élu, et pour la seconde place, Gaius Memmius, qui revenait de sa province de Macédoine, présente sa candidature. C'était sans compter sur Servilius Glaucia qui voulait aussi se faire élire consul! Il cherche donc à se débarrasser de Gaius Memmius comme on s'était débarrassé d'Aulus Nonius. Memmius fut assommé le jour du scrutin. Cela ne pouvait plus durer. Le lendemain, 10 décembre, le Sénat vota un senatus consultum ultimum ordonnant à Marius de mettre fin à cette flambée de violence. Marius se voit ainsi obliger de sacrifier Servilius et Glaucia, qui furent tués par les sénateurs depuis le toit de la Curie où ils s'étaient réfugiés. C'en était fini des populares et des hommes nouveaux. Le Sénat reprenait le pouvoir. Qu'a donc fait Sylla pendant cette année? Il est probable qu'il soit resté proche de Catulus, et se soit rapproché de Metellus Numidicus. En outre, il a commencé à se poser comme un opposant politique - et surtout militaire! - à Marius. En effet, si Marius n'était plus là pour défendre Rome contre ses ennemis étrangers, qui allait assurer la défense de la cité? Pour cela, il fallait un général de talent allié du Sénat, et Sylla se sentait désormais tout disposé à assurer ce rôle… D'autre part, il s'acheta une villa à Tusculum, ville située à 25 km au nord-ouest de Rome, et lieu de résidence favori des riches Romains. La villa de Sylla à Tusculum Le jeune Metellus n'attendit pas plus longtemps pour réclamer le retour de son père. Un tribun s'y opposa. Metellus se jeta à genoux, en pleurant sous les yeux du peuple pour réclamer le retour de son père. Le tribun s'y opposa toujours et Metellus obtint le surnom de Pius. Avec Marius, la scission éclatait entre le Sénat et le Peuple de Rome. En effet, à cette époque, le Sénat est divisé en deux factions: les populares et les optimates. Les populares sont apparus avec les Gracques. Leurs principales revendications sont surtout agraires: l'octroi de terres aux citoyens les plus pauvres, le blé à bas prix, mais aussi le transfert de la justice vers les tribunaux des chevaliers au détriment du Sénat. Gaius Marius est le leader de cette faction. C'est un ''homme nouveau'', un paysan venu d'Arpinum et qui a gravi peu à peu les échelons du cursus honorum grâce à ses talents militaires. Marius s'est appuyé sur les chevaliers et les démagogues pour se maintenir au pouvoir. Les optimates sont les conservateurs, les vieilles familles romaines qui accaparent tous les postes politiques importants depuis les débuts de la République. Sylla, en raison de ses origines patriciennes, fait partie de cette faction. Marius et les populares affaiblis, les optimates pouvaient désormais reprendre la vie politique de la cité en main… |