JUGURTHA (594-650/-160-104) Dans sa jeunesse, Jugurtha, petit-fils du roi Numide Massinissa, passait une grande partie de son temps à la chasse aux lions et aux exercices militaires. Son père étant un enfant illégitime du roi Massinissa, Jugurtha ne peut avoir de prétention sur le trône de Numidie. Son oncle Micipsa, voulant s'en débarrasser, l'envoya donc à la tête des troupes auxiliaires numides soutenir les Romains en Hispanie au siège de Numance (621/-133). Scipion Emilien, qui dirigeait les troupes romaines, se montra impressionné par la bravoure de Jugurtha, qui reçu à l'occasion de cette guerre plusieurs récompenses. Les jeunes romains, la plupart des hommes nouveaux, parmi lesquels se trouvaient Gaius Marius, incitaient Jugurtha à devenir le prochain roi de Numidie et ''ami et allié du peuple romain''. Son oncle, voyant que Jugurtha était devenu très populaire auprès des Romains, décida de l'adopter sur la fin de sa vie. A la mort de Micipsa (636/-118), la Numidie est partagé entre ses trois héritiers, Adherbal, Hiempsal et Jugurtha. Mais Jugurtha ne veut pas voir le royaume de Numidie partagé. Aussi, il assassine rapidement son cousin Hiempsal, puis Adherbal en 641 (-113). A cette occasion, il s'empare de la ville de Cirta et tue tous les Romains s'y trouvant. Le Sénat déclara la guerre à Jugurtha. Le consul Lucius Bestia Calpurnius fut envoyé. Calpurnius prend rapidement plusieurs villes numides. Jugurtha, qui est fermement convaincu qu'à Rome tout se vend et tout s'achète, décide de corrompre le consul afin de gagner du temps. Il donne ainsi des sommes folles à Calpurnius, et à Scaurus qui l'accompagnait. Les deux Romains décident alors d'accepter la soumission de Jugurtha et repartent à Rome pensant le conflit terminé (643/-111). De retour à Rome, la conduite du consul provoqua l'indignation générale, et le tribun de la plèbe Gaius Memmius fit voter une loi qui demandait à Jugurtha de venir à Rome s'expliquer devant le Sénat. Jugurtha vint donc à Rome s'expliquer devant l'assemblée du peuple. Mais, au moment où il allait parler, le tribun de la plèbe Gaius Bebius, acheté à grand prix par Jugurtha, opposa son véto. Le Sénat, qui voulait la tête de Jugurtha, décida alors de donner le royaume de Numidie à un autre petit-fils de Massinissa, Massiva, qui se trouvait alors à Rome. Et Jugurtha fit assassiner Massiva. Le Sénat ordonne à Jugurtha de quitter l'Italie et la guerre reprend. Le Sénat envoya le propréteur Aulus Albinus qui subit une cuisante défaite contre Jugurtha; il dut signer la paix s'il voulait que les légionnaires puissent sortir vivants de Numidie. A Rome, l'émotion est vive et le nouveau consul Caecilius Metellus est chargé de continuer la guerre (645/-109). Jugurtha perd alors de nombreuses batailles. Metellus et ses légats Marius et Rutilius prennent plusieurs villes et le repousse jusqu'en Maurétanie. Jugurtha a pratiquement perdu la guerre. Il lui reste cependant un espoir et il s'associe avec Bocchus, le roi de Mauritanie. Metellus est évincé de son commandement au profit de Gaius Marius. Marius inflige de nouvelles défaites à Jugurtha, à Cirta et à Capsa. De son côté, Jugurtha est obligé de se cacher, d'errer dans le désert pour échapper aux Romains. Et il reste insaisissable. Le questeur de Marius, Sylla, entreprit d'ouvrir des relations diplomatiques avec Bocchus. Bocchus devient rapidement partagé entre son amitié pour Jugurtha, qui avait épousé sa fille, et celle naissante pour Sylla. Cependant, Jugurtha gardait confiance en Bocchus. Il croyait même sincèrement que Bocchus allait finir par lui livrer Sylla. Avec cette capture, Jugurtha tiendrait un nouveau moyen de pression sur Marius et sur Rome. Mais, alors que Jugurtha s'apprêtait à recevoir Sylla des mains de Bocchus, c'est le contraire qui se produisit et Jugurtha se retrouva trahi, enchaîné aux pieds de Sylla. Puis Jugurtha fut traîné devant Marius et enchaîné sur un char à Rome, le premier janvier de l'année suivante, pour participer au triomphe de son adversaire. Enfin, il fut jeté au fond d'une fosse où il mourut six jours plus tard. COPILLUS Général des Gaulois Tectosages. Les Volsques Tectosages sont une tribu gauloise de Tolosa. On les dits fabuleusement riches depuis que les Tectosages sont allés piller les temples de Delphes près de 200 ans auparavant à la suite de Brennus. Les Tectosages sont des alliés des Romains. Mais avec l'arrivée des Cimbres et des Teutons en Gaule, ils décident de se révolter contre Rome. Avec à leur tête Copillus, ils mettent aux fers la garnison romaine présente dans les murs de leur cité (648/-106). Le proconsul Quintus Servilius Caepio, désigné général dans la guerre contre les Cimbres et les Teutons, va d'abord mettre un terme à la révolte des Tectosages. A la suite d'une trahison, les Romains entrent de nuit dans la ville et pillent leurs temples. On dit qu'à l'intérieur, Caepio découvrit près de 70 tonnes d'or et d'argent. Mais cet argent ne lui porta pas bonheur. L'armée romaine de Caepio fut en effet massacrée à Arausio et le trésor prit par les Cimbres et les Teutons. Pour autant, Copillus maudit toujours les Romains et les Tectosages continuent à se révolter. Gaius Marius, nouveau général en chef de la guerre contre les Cimbres et les Teutons, envoie alors son légat Lucius Sylla pacifier la région. Sylla s'acquitte bien de sa tâche et réduit la révolte à néant en capturant Copillus. A la suite de cette victoire, la garnison romaine est renforcée à Tolosa, la ville est directement administrée par les Romains et des légionnaires reçoivent des terres pour s'installer. Copillus est conduit enchaîné aux pieds de Marius, puis retenu prisonnier à Rome. Il défile sur les chars de Marius pendant son triomphe (653/-101) et est étranglé à la fin de la journée. TIGRANE
Tigrane II d'Arménie (614-699/-140-55) passe son enfance comme otage chez les Parthes, puis il rachète sa liberté en leur concédant des terres. En 659 (-95), il devient roi d'Arménie et s'allie avec Mithridate, le roi du Pont, en épousant une des ses filles, Cléopâtre. Tous deux décide d'envahir le royaume de Cappadoce, la couronne revenant à l'un des fils de Mithridate et Tigrane pouvant piller les richesses du pays. Mais Sylla intervient pour remettre le roi de Cappadoce Ariobarzane sur son trône et l'armée romaine poursuit celle de Tigrane jusqu'à l'Euphrate. Tigrane est repoussé dans ses terres. Lorsque Mithridate attaque l'Empire Romain en 666 (-88), Tigrane s'occupe de récupérer des terres à l'est car le roi des Parthes vient de mourir. Tigrane agrandit alors considérablement son pays en quelques années. Il fonde une nouvelle capitale, Tigranocerta en 676 (-78). Puis Mithridate entreprend une troisième guerre contre Rome. De défaite en défaite, Mithridate finit par venir chercher refuge auprès de Tigrane. Celui-ci refuse alors de livrer Mithridate à Lucullus. Ce dernier entre alors sur son territoire et prend sa nouvelle capitale le 6 octobre 685 (-69). Tigrane et Mithridate unissent ensuite leurs forces pour repousser Lucullus, qui doit faire face à la rébellion de ses soldats. Lucullus quitte donc l'Arménie et laisse Pompée terminer la guerre. En 688 (-66), Pompée envahit l'Arménie avec le fils de Tigrane, qui est venu le rejoindre. Tigrane, qui a récupéré une partie de ses territoires conquit par Lucullus, est las de la guerre. A 75 ans, il va se prosterner aux pieds de Pompée et lui remet son royaume. Mais Pompée lui laisse l'Arménie et son titre de roi, lui demandant en échange de rendre la Cappadoce et de devenir un ''ami et allié du peuple romain''. Tigrane continue donc de régner sur l'Arménie jusqu'à sa mort. GaIUS MARCIUS CENSORINUS
Un des plus acharné ennemi de Sylla et partisan de Gaius Marius. Gaius Censorinus accusa Sylla à son retour de Cilicie d'avoir accepté une forte somme d'argent des Parthes en échange du traité mettant les frontières de l'Empire Romain à l'Euphrate. il l'accusa en outre de trahir les intérêts de Rome et il entreprit une violente campagne de dénigrement: Sylla était un patricien arrogant qui traitait l'envoyé du grand empire Parthe comme son inférieur. Mais Censorinus ne se présenta pas le jour du procès et l'accusation fut annulée. Cette campagne porta un grand tort à Sylla qui ne pu pas se présenter aux élections consulaires avant longtemps… Censorinus réapparaît au cours de la Guerre Civile. Il est peut-être préteur en 667 (-87) et a rejoint le camp de Cinna. Il est l'un des plus violents au retour de Marius à Rome. C'est lui qui va trancher la tête du consul Gnaeus Octavius Ruso, puis il va l'exposer aux rostres. En 672 (-82), Carbo envoie Censorinus avec huit légions pour tenter de délivrer Marius le Jeune assiégé à Praeneste. Mais Censorinus est écrasé par Pompée près de Sena Gallica. Censorinus est encore présent à la bataille de la Porte Colline, où il s'allie avec Pontius Telesinus pour briser l'aile gauche de l'armée de Sylla. Il parvient à la défaire, mais voyant la bataille perdue, il s'enfuit à la faveur de la nuit. Il fut rapidement rattrapé et traîné devant Sylla qui le fit immédiatement mettre à mort. Sa tête se retrouva au bout d'une pique devant les murs de Praeneste… LUCIUS CLUENTIUS Général Samnite pendant la Guerre Sociale. Sylla, après avoir pris Strabiae, va assiéger Pompéi au mois de mai 665 (-89), car la ville est tombée aux mains des Italiques. Pendant que Sylla assiège la ville, Lucius Cluentius arrive avec ses légions et commence à édifier son camp près de celui de Sylla. Lucius Cornelius fit immédiatement sortir ses troupes et repoussa Cluentius qui alla édifier son camp plus loin. Mais le général samnite voulait en finir avec Sylla et, dès qu'il reçut un renfort de troupes gauloises, il repassa à l'offensive. Mais ses soldats, voyant que la victoire était du côté des Romains prirent la fuite et se dirigèrent vers Nola. Près de 50 000 Samnites furent tués ce jour-là dont Cluentius. GAIUS PAPIUS MUTILUS Un des deux principaux chefs de la Guerre Sociale. Mutilus est l'un des Samnites les plus acharnés à la destruction de Rome. Il se déclara consul et prit le commandement de la guerre après la mort de son collègue Silo. Au printemps 664 (-90), Mutilus captura 2 000 légionnaires romains près de la ville de Nola. Ceux-ci ne voulant pas servir les Samnites, Mutilus les laissa mourir de faim. A l'été, le consul Lucius Caesar réussit à mettre une de ses armées en déroute et à tuer 6 000 de ses légionnaires. L'année suivante, Mutilus se replia sur le Samnium, bien décidé à empêcher les Romains de poursuivre leur avancée. Les Italiques étaient en train de perdre la guerre et Mutilus savait que le peuple des Samnites ne se rendrait jamais. Mutilus tenait donc un étroit défilé, seul accès possible aux terres du Samnium. A l'été, Sylla arriva et demanda à rencontrer Mutilus. Sylla était prêt à tout pour passer. Il fit donc croire à Mutilus qu'il lui proposait une trêve avec des arguments que le Samnite devait trouver convainquant puisque Mutilus crut Sylla! Mais à la faveur de la nuit, Sylla fit passer ses troupes silencieusement dans le défilé. Le temps que Mutilus s'en aperçoive, il était trop tard pour les Samnites. Sylla les prit à revers et détruisit leur camp, mais Mutilus réussit à s'enfuir. Par la suite, Mutilus parti se réfugier à Aesernia qui résistait toujours aux Romains. Metellus Pius mit le siège devant cette ville avec deux légions. Alors que Rome plongeait dans la Guerre Civile, le Sénat réclama le retour de Metellus. Celui-ci avait ordre de trouver un accord avec Mutilus. Mais le Samnite se montra très exigeant et Metellus ne laissa qu'une garnison réduite devant la ville. Mutilus décida alors d'utiliser à son avantage la scission politique entre les Romains. Il envoya un courrier à Gaius Marius, de retour en Italie, pour traiter avec lui. Marius céda à toutes ses conditions. Les Samnites sortirent donc de la ville et massacrèrent la garnison romaine. Puis Mutilus alla rejoindre Marius. Alors que Marius et Cinna reprirent le pouvoir à Rome, les Samnites reçurent la citoyenneté romaine. Mais lorsque Sylla revient en Italie, une partie du Samnium se souleva à nouveau. Toutefois, il semble que Mutilus ne prit pas part aux combats. Cependant, Sylla n'avait aucune intention de lui pardonner et Mutilus se retrouva rapidement sur la liste des proscrits. Il dut quitter Nola, où il s'était réfugié, et se suicida à Teanum, devant la porte de sa belle famille car celle-ci refusait de lui donner asile. GAIUS JULIUS CESAR
(624-669/-130-85) Julius César est le beau-frère de Gaius Marius, qui a épousé sa sœur Julia. Marius l'aide, lui et son frère, à gravir les échelons du cursus honorum. Gaius César se marie jeune avec Aurelia Cotta, la fille du consul Aurelius Cotta (635/-119). Marius l'emploie rapidement et lui confie la gestion de sa colonie militaire de Cercina, en Afrique (650/-104). César est ensuite tribun militaire, puis questeur (656/-98). A la suite de Marius, il devient rapidement un ennemi de Sylla, au point que celui-ci, excédé par ses continuelles attaques verbales, finit par lui dire alors qu'il était préteur qu'il se servirait du droit de sa charge contre lui. Mais César, qui n'avait pas peur des menaces de Sylla, lui répondit en riant que sa charge était bien à lui puisqu'il l'avait acheté. Julius César est élu préteur pour l'année 662 (-92), puis il obtient la propréture de la province d'Asie l'année suivante. César revient d'Asie très riche, sans doute après avoir pressuré d'impôts la province. Par la suite, on pense que César n'aida pas Gaius Marius lorsque celui-ci s'opposa à Sylla, mais il fut sans doute un des principaux soutiens de Cinna. César ne put pas se présenter aux élections consulaires car Cinna décidait lui-même du choix des consuls. César décéda brusquement à Pisae en 669 (-85) alors qu'il laçait ses chaussures.
PUBLIUS SULPICIUS RUFUS (633-666/-121-88) Publius est le légat de Pompeius Strabo pendant la Guerre Sociale, puis il se fait élire tribun de la plèbe pour l'année 666 (-88). C'est un très bon orateur, à la voix forte et claire et un conservateur déclaré. Il soutient tout d'abord le consulat de Sylla, mais se transforma subitement en démagogue acharné. Il se trouvait que Sulpicius avait des soucis d'argent et que Marius l'acheta. En effet, Marius souhaitait obtenir le commandement de la guerre contre Mithridate. Or, pour cela, il lui fallait l'aide d'un tribun de la plèbe disposé à présenter une loi devant l'Assemblée du peuple. Sulpicius fit donc d'abord voter une loi qui excluait du Sénat tous les sénateurs ayant plus de 8 000 sesterces de dettes. D'autre part, pour obtenir plus de voix populaires, Sulpicius fit voter une nouvelle loi pour répartir les nouveaux citoyens italiques dans les 35 tribus censitaires existantes. Au Forum, il était difficile de s'opposer à Sulpicius car celui-ci avait constamment six cents chevaliers armés autour de lui qu'il appelait l'anti-sénat. D'autre part, Sulpicius avait installé son bureau au Forum et vendait la citoyenneté romaine à tous ceux qui voulait payer assez pour l'obtenir. Le consul Quintus Pompeius, dépassé par les événements, demanda à Sylla de rentrer à Rome. Sylla décida donc de suspendre toutes les affaires publiques le temps de calmer les esprits. Il proclama une ordonnance et de cette manière, Sulpicius ne pouvait plus faire voter ses lois. Le tribun de la plèbe alla attaquer les consuls alors que ceux-ci présidaient une Assemblée du peuple en leur demandant de révoquer leur iustitium. L'affrontement est sanglant et le fils de Quintus Pompeius est tué. Sylla est entouré de glaives et conduit de force chez Gaius Marius. En effet, Sulpicius pense que seul Marius pourra forcer Sylla à révoquer son iustitium. Sylla n'a d'autre choix que de céder et il retourne au Forum révoquer son ordonnance, puis il quitte la ville. Sulpicius est donc le maître de Rome. Il déchoit Quintus Pompeius de son consulat sous un faux prétexte et organisa de nouvelles élections consulaires où Marius devait triompher. Contre toute attente, Marius perdit face à Caesar Strabo. Sulpicius fait annuler l'élection puis il fait voter une loi accordant le commandement de la guerre contre Mithridate à Gaius Marius. Enfin, il fait passer ses autres lois. De son côté, Sylla finit par décider de marcher sur Rome pour ''délivrer la ville de ses tyrans''. Face à l'armée de Sylla et de Quintus Pompeius, Sulpicius et Marius ne peuvent compter que sur l'anti-sénat de Sulpicius. Personne ne se joint à eux. Leur petite troupe eut d'abord le dessus, mais Sylla était plus déterminé qu'eux. Il marcha en tête, l'enseigne de la légion dans la main, suivit par ses hommes qui refusèrent de laisser leur général exposé. Marius et Sulpicius, voyant le combat perdu, s'enfuirent précipitamment de Rome. Le lendemain, Sylla fit voter une loi au Sénat déclarant Marius et Sulpicius ennemis du peuple. Sulpicius était parti se réfugier dans une villa à Laurentum. Il fut dénoncé par un des esclaves et exécuté sur le champ. Sa tête fut exposée sur les Rostres par Sylla et son esclave, d'abord affranchi, est ensuite jeté du haut de la Roche Tarpéienne.
LUCIUS CORNELIUS CINNA
Membre patricien de la gens Cornelia, Cinna se présente au consulat à la fin 666 (-88). Sylla vient de restaurer l'ordre dans la République et est alors très impopulaire. Le peuple soutient donc la candidature de Cinna parce qu'il n'était pas très apprécié de Sylla. Cinna faisait parti de la faction des optimates, mais Sylla avait des doutes quant à ses réelles opinions politiques. Cependant, Cinna voulut bien jurer de défendre les intérêts de la République contre les démagogues. Cinna alla donc jurer au Capitole qu'il s'engageait à garder l'affection de Sylla sinon les dieux se chargeraient de le chasser de Rome. Mais à peine Sylla a-t-il quitté Rome, que les partisans de Marius entreprennent de corrompre Cinna en lui offrant la colossale somme de 300 talents afin qu'il fasse voter le retour de Marius. Mais Cinna veut tout d'abord faire comme Sulpicius et voter une loi répartissant les nouveaux citoyens Italiques dans les 35 tribus censitaires existantes. Le second consul Gnaeus Octavius refusa de laisser Cinna faire voter sa loi. Au Forum, la situation dégénéra et sur la place publique, on dénombra ce jour-là plus de 10 000 morts. Cinna doit quitter la ville, accompagné de Quintus Sertorius. A Rome, voyant que Cinna avait fui la ville, le S énat lui ôta son titre de consul ainsi que sa citoyenneté et désigna Lucius Cornelius Merula consul à sa place. Apprenant cela, Cinna se dirige alors droit sur les légions disponibles en Italie, celles cantonnées à Capoue. Il réussit à gagner les légionnaires à sa cause et à se faire reconnaître comme le consul légitime. Puis Cinna, accompagné de Sertorius, chercha à gagner de nombreux Italiques à sa cause. Il parvient ainsi à se constituer une armée nombreuse. Gaius Marius, de retour, vient à sa rencontre avec son armée et accepta de le reconnaître comme consul. Les deux armées réunies, Marius et Cinna décidèrent de marcher sur Rome. Au début, Marius et Cinna furent repoussés, mais la mésentente des généraux du camp adverse fit que les légionnaires vinrent se ranger de leur côté. Le Sénat n'avait plus qu'à reconnaître sa défaite, destituer Merula et rendre son consulat à Cinna. Cinna entra dans Rome avec Marius et il ne s'opposa pas à la fureur du vieux général qui fit égorger tous ses adversaires. Au contraire, Cinna fit exposer la tête de son collègue Octavius sur les rostres. A la fin de l'année, Cinna se fit à nouveau élire consul avec Marius et ils abrogèrent les lois prises par Sylla. Lorsque Marius décéda, Cinna prit Lucius Valerius Flaccus pour lui succéder et il l'envoya reprendre la guerre contre Mithridate à la place de Sylla. Puis Cinna gouverna Rome dans le calme et se choisit un nouveau collègue pour l'année suivante (669/-85), Gnaeus Papirius Carbo. Tous deux firent voter la loi qui répartissait les nouveaux citoyens Italiques dans les 35 tribus censitaires existantes. Ils eurent aussi à faire face à la crise monétaire qui frappait toute l'Italie. Puis, les consuls apprirent par une lettre adressée au Sénat par Sylla que celui-ci allait revenir pour ''venger la République''. Cinna entreprit immédiatement de recruter une armée, avec l'intention de le stopper en Grèce et d'empêcher son retour en Italie. Au printemps 670 (-84), une nouvelle fois consul avec Carbo, il commença à faire passer ses troupes en Croatie, mais le temps était mauvais et, après deux traversées, le reste de l'armée refusa d'embarquer. Cinna dut faire face à une mutinerie. Mais au lieu de se montrer conciliant avec ses soldats, il les menaça. A la suite d'une altercation, Cinna se fit lapider par ses soldats. Puis, quand il comprit que ceux-ci allaient le tuer, il se mit à genoux devant le centurion qui allait l'exécuter et voulu lui offrit son sceau en échange de sa vie. Le centurion refusa et lui dit: ''Je ne suis pas là pour signer un acte, mais pour délivrer la République du plus cruel et du plus injuste de tous les tyrans''. Ainsi périt Cinna…
QUINTUS SERTORIUS
(631-682/-123-72) Sertorius a à peine 18 ans lorsqu'il part en campagne combattre les Cimbres et les Teutons sous les ordres du proconsul Caepio. Il participe à la terrible bataille d'Arausio (120 000 Romains tués) et il survit en réussissant à traverser le Rhône à la nage (649/-105). Juriste et orateur brillant, Sertorius, veut venger les morts d'Arausio. Il se réengage auprès de Gaius Marius et se porte volontaire pour aller espionner les Teutons. C'est une mission très difficile mais elle avait énormément de valeur aux yeux de l'armée romaine. Sertorius se mêla ainsi à la migration des Germains et il obtint d'intéressantes informations. Il acquit ainsi la réputation d'un valeureux officier. En 657 (-97), il part servir comme tribun des soldats en Hispanie Citérieure sous les ordres du proconsul Titus Didius. Le gouverneur doit réduire la révolte des Celtibères. Sertorius se fit une grande réputation en Espagne et rentra à Rome en 663 (-91) pour se faire élire questeur. La Guerre Sociale venait de débuter et Sertorius fut envoyé en Gaule Cisalpine pour recruter des légionnaires. Il se distingua particulièrement pendant le conflit et perdit un œil au combat. Très populaire à Rome, Sertorius décida de se présenter à l'élection de tribun de la plèbe (666/-88), mais Sylla refusa de le voir élu à ce poste car il était connu pour être un proche de Marius. Sertorius s'irrita de ce qu'il considérait comme une injustice et décida de s'allier à la faction contraire, celle des populares. Aussi, lorsque Cinna décida de casser les lois de Sylla, Sertorius se montra son plus zélé partisan. Mais tous deux perdirent le combat face aux optimates et ils durent quitter Rome. Puis Cinna apprit le retour de Marius et l'accueillit dans son camp. Sertorius était contre le retour de Marius, dont il connaissait très bien le caractère, sachant que celui-ci allait recueillir pour lui tout seul leur travail politique et militaire. Par la suite, Sertorius désavoua la conduite de Marius en faisant exécuter ses 4000 bardéiens qui semaient la terreur dans Rome. Puis Sertorius se fait élire préteur, et peut-être aussi tribun de la plèbe (?) pendant les années 670 - 672 (-86 -84). Il obtient pour sa propréture le gouvernement de l'Espagne Ultérieure mais reste en Italie afin de combattre le retour de Sylla. En effet, Sertorius devient le légat du consul Scipio (671/-83). Il devait transmettre les propositions de paix de Sylla à l'autre consul, Norbanus. Mais Sertorius connaissait aussi bien le caractère de Sylla que celui de Marius, et il savait que le vainqueur de Chéronée et d'Orchomène ne consentirait à aucun pardon envers les populares. Aussi, plutôt que de se laisser endormir par les belles paroles de Sylla, Sertorius préféra rompre la trêve entre les deux factions. Et au lieu d'aller trouver directement Norbanus, il alla attaquer la ville de Suesse, passée à Sylla. A l'automne, voyant que les populares commençaient à céder du terrain face à Sylla, il voulut se faire élire consul. Mais Papirius Carbo reprit le consulat à son compte et nomma à ses côtés Marius le Jeune. Sertorius fut tellement vexé de cette insulte qu'il décida de quitter l'Italie, de laisser Rome à Sylla, et d'aller continuer la lutte contre les optimates depuis sa province d'Espagne. Sertorius, pendant l'année 672 (-82) s'installa dans sa province, gagna le peuple et les Romains à sa cause, et commença à préparer activement sa nouvelle guerre contre Sylla. En effet, le dictateur n'était pas décidé à le laisser s'installer en Espagne. Il lui envoya un de ses légats, Gaius Annius, prendre le gouvernement de l'Ibérie au nom de Rome. En 673 (-81), Gaius Annius réussit à franchir les Pyrénées et Sertorius dut se replier, d'abord en Afrique, puis aux Iles Baléares où il perdit une bataille navale contre Annius. De là, Sertorius passa le détroit de Gibraltar, puis alla en Mauritanie assiéger la ville de Tingis. Sylla envoya aussitôt un de ses légats, Paccianus, que Sertorius tua (675/-80). Sertorius s'était donc rendu maître de toute la Mauritanie après la mort de Bocchus. Cependant, les Lusitaniens le plébiscitèrent pour devenir leur général. Sertorius retourna donc gouverner sa province. Il s'attacha à une biche albinos et fut adoré comme un dieu par la population locale. Lui-même organisa sa province selon le modèle romain et créa un Sénat espagnol de 300 membres. Il créa même une école à Osca pour éduquer les jeunes nobles espagnols à la romaine. De 675 à 678 (-79-76), Sertorius enchaîna les succès, battant toutes les légions romaines qu'on lui présentait, et conquit beaucoup de villes. Metellus Pius, qui fut envoyé pour le combattre, mit un très long moment à cerner ses failles et à lui reprendre du terrain, à tel point que le Sénat finit par lui adjoindre Pompée (677/-77). Cette même année, Marcus Perpenna Veinto, un proscrit, vint le rejoindre avec une armée. Sertorius donna une sévère leçon à Pompée, qu'il surnommait ''l'écolier de Sylla'', en le battant devant la ville de Lauron. En 679 (-75), Sertorius s'allie avec Mithridate pour combattre la Rome de Sylla. Mais petit à petit, Pompée et Metellus, qui combattaient parfois ensemble, souvent sur des fronts différents, réussirent à battre les lieutenants de Sertorius. Metellus, qui surnommait Sertorius ''le fugitif de Sylla'', finit par mettre sa tête à prix. En effet, Sertorius demeurait insaisissable pour ses ennemis. Cependant, Perpenna supportait très mal son autorité. Voici ce qu'il disait: ''Quel démon fatal nous maîtrise, et nous précipite chaque jour d'un mal dans un pire? Nous qui refusions de nous soumettre, dans notre patrie, aux ordres de Sylla, du maître de la terre et de la mer, nous sommes venus ici, conduits par un mauvais destin, dans l'espoir de vivre libres, et nous nous soumettons volontairement à la servitude''. Perpenna complotait donc ouvertement contre Sertorius, en commettant des exactions en son nom. Cependant, Sertorius, ne se rendant pas compte que ses ennemis ne trouvaient parmi les Romains et non parmi les Ibériques, fit exécuter les jeunes pensionnaires de son école d'Osca en représailles! Perpenna finit par attirer Sertorius à un banquet et lui et ses officiers le tuèrent. Sertorius finit donc par être trahi…
MITHRIDATE VI EUPATOR
(622-691/-132-63) Le roi du Pont Euxin a du apprendre très tôt à protéger sa vie contre ses opposants au trône. Il s'immunise contre les poisons, apprend à connaître parfaitement son royaume, s'imprègne de culture grecque, maîtrise plus de vingt langues et dialectes et s'inspire d'Alexandre le Grand. Mithridate a la volonté d'un conquérant. Il écarte sa mère et son frère du trône et prend le pouvoir en 643 (-111). Puis il s'empare du royaume du Bosphore (647/-107) et de la Cappadoce (657/-97) avec l'aide de Tigrane. Sylla chasse l'un des fils de Mithridate, Ariarathe, de Cappadoce (658/-96). Mais Mithridate veut agrandir son royaume vers l'ouest au dépend de l'empire romain. En 662 (-92), il chasse à nouveau Ariobarzane de son trône de Cappadoce, et s'empare aussi de la Bithynie. En 665 (-89), Manius Aquillius, avec l'aide de Cassius Longinius, remet Nicomède et Ariobarzane sur leur trône respectif. Pendant ce temps, les Italiques qui sentent qu'ils commencent à perdre la Guerre Sociale contre Rome, envoient une ambassade à Mithridate pour lui demander son aide. Mithridate refuse de leur accorder son soutien, mais va profiter du fait que les Romains soient occupés pour s'emparer de l'Asie. Ainsi, il demande à tous les principaux asiatiques de tuer les Romains et les Italiques vivant dans la Province. 150 000 hommes, femmes, enfants et esclaves furent égorgés en un jour! Sylla, gouverneur d'Asie, est chargé de mener la guerre contre lui. Maître de l'Asie, Mithridate s'installe à Pergame pour diriger les opérations contre Sylla. Il envoie ses meilleurs généraux le combattre en Grèce, mais en une seule année (668/-86), il perd Athènes, le Pirée, et plus de 120 000 soldats en deux batailles. En représailles, Mithridate fit exécuter tous les tétrarques de Galatie, déporta les habitants de Rhodes, et donna la liberté à toutes les villes de Grèce en libérant les esclaves et en annulant toutes les dettes. Pendant ce temps, Fimbria arriva aux portes de Pergame avec son armée et Mithridate dut quitter la ville. Il alla à Pitanè où il commença à rassembler sa flotte. Pendant ce temps, Fimbria demanda de l'aide à Lucullus et à sa flotte afin de capturer Mithridate. Lucullus refusa et Mithridate put aller se réfugier à Mytilène. Mithridate, redoutant l'arrivée de Sylla, demanda à négocier. En échange de l'Asie et du Pont, il accordait à Sylla flotte, armée et argent pour devenir roi de Rome s'il le voulait. Mais Sylla refusa et demanda à Mithridate de se retirer de tous les territoires qu'il avait envahis, accompagné d'une amende de 2000 talents et 70 navires. Mithridate et Sylla se rencontrèrent à Dardanos. Sylla refusa de serrer la main de Mithridate tant que celui-ci n'avait pas accepté ses conditions de paix. Finalement, Mithridate signa la paix avec Rome et retourna dans son royaume. Dès que Sylla fut de retour en Italie, Mithridate alla envahir la Colchide et la Cimmérie et Archélaos, son meilleur général, passa définitivement aux Romains. Murena alla alors envahir la Cappadoce pour harceler Mithridate (672/-82). Le roi du Pont finit par battre Murena et expulser les Romains de Cappadoce. La paix avec Rome était cette fois conclue. En 682 (-74), le roi Nicomède de Bithynie meurt et cède son royaume à Rome. Mithridate perçoit cette nouvelle frontière romaine avec son royaume comme une menace et reprend les hostilités. Il bat tout d'abord l'armée romaine commandée par Aurelius Cotta, mais retrouve Lucullus sur son chemin. L'ancien légat de Sylla devenu général réussit à envahir le royaume du Pont en 685 (-71) et Mithridate doit se réfugier en Arménie auprès de Tigrane. Les deux rois sont d'abord battus par Lucullus qui prend Trigranocerta (687/-69), mais celui-ci doit faire face à la rébellion de ses soldats et à la jalousie de Pompée qui veut obtenir le commandement de cette guerre. Mithridate profite du désaccord des Romains pour reprendre son royaume. Puis il doit affronter Pompée et ses troupes près de l'Euphrate (691/-66). Il est battu et doit s'enfuir en Crimée. Son fils Pharnace se révolte alors contre lui et il meurt assassiné en 694 (-63). Mithridate aura combattu Rome pendant près de 30 ans.
ARISTION Aristion est le fils illégitime du philosophe grec Athénion et de son esclave égyptienne. A la mort de son père, il devient philosophe à son tour et enseigne avec succès dans plusieurs villes de Grèce. Il rentre à Athènes riche et considéré. A tel point que les athéniens le nomment ambassadeur auprès de Mithridate. Le roi du Pont, qui veut reprendre le contrôle de la Grèce aux Romains, traite Aristion avec beaucoup de considération, lui donne le titre ''d'ami du roi'' et ce dernier se vante à son tour d'être devenu l'un de ses plus intimes amis et conseillers. Par des lettres, Aristion réussit à convaincre les Athéniens qu'ils feraient mieux de suivre Mithridate que de rester fidèles à Rome. Lorsque Mithridate décide de déclencher la guerre contre Rome, il envoie Aristion prendre le contrôle d'Athènes en son nom (666/-88). Aristion s'embarque avec Archélaos. Le général de Mithridate s'empare alors du trésor de Délos et en confie la garde à Aristion, qui reste à Athènes avec 2 000 soldats. Aristion en profite alors pour prendre le contrôle d'Athènes et devenir son tyran en manipulant le peuple qui l'élit ''stratège des armes''. Lorsque Sylla arrive devant Athènes, Aristion et ses soldats vont se réfugier derrière les murs de la cité. Sylla doit mettre le siège devant la ville. Cependant, Athènes dispose de peu de réserve de nourriture et la famine survient au bout de quelques mois. Pendant donc que les citoyens de la ville en étaient réduits à manger de l'herbe et du cuir bouilli, Aristion festoyait et envoyait depuis les murailles des insultes constantes contre Sylla et sa femme Metella. Dans la ville, on en était réduit à voir la flamme sacrée de la déesse Athéna s'éteindre. Mais lorsque les ethnarques de la ville vinrent lui demander d'aller négocier avec Sylla, il les renvoya à coup de flèches! Réduit à la dernière extrémité, c'est-à-dire que les Athéniens commençaient à consommer de la chair humaine, Aristion se décida à envoyer ses amis négocier avec Sylla. Le proconsul refusa la moindre concession. Puis Sylla finit par trouver la faille dans les murailles, et il fit entrer son armée dans la ville le 1er mars 668 (-86). Les Romains la mirent à sac. En voyant les Romains pénétrer dans la cité, Aristion partit se réfugier dans la citadelle de l'Acropole, et mit le feu à l'Odéon. Sylla laissa donc le soin à son légat Curion d'assiéger l'Acropole. Assez rapidement, Aristion et ceux qui étaient restés avec lui n'eurent plus de vivres, et surtout plus d'eau. Aristion fut contraint de se rendre. Cependant, alors qu'Aristion venait de se rendre le ciel se couvrit et une pluie importante s'abattit sur Athènes. Aristion fut ensuite gardé prisonnier pour servir au défilé du triomphe. Mais alors que Sylla entreprenait de négocier la paix avec Mithridate par l'intermédiaire d'Archélaos, le général pontique réclama la tête d'Aristion, qui était devenu son ennemi personnel. Sylla accepta et Aristion fut donc condamné à mort par empoisonnement.
GORDIOS L'homme de main de Mithridate. Lorsque le roi du Pont conquière la Cappadoce (653/-99), il installe un de ses fils sur son trône, Ariarathe Eusèbe. Et comme celui-ci n'a que huit ans, Mithridate désigne Gordios comme tuteur et régent du royaume de Cappadoce. Gordios traite durement ce peuple d'Asie et les citoyens se révoltent. Gordios doit alors se rendre à Rome pour défendre les intérêts de Mithridate. Mais le Sénat refuse de se laisser corrompre et Mithridate doit se retirer du pays. Cependant, il ne renonce pas à la Cappadoce, et il envoie Gordios négocier une alliance avec Tigrane, le roi d'Arménie. Gordios réussit et, à la tête d'une armée Arménienne, il franchit l'Euphrate pour reprendre la Cappadoce au nouveau roi Ariobarzane. Gordios remet Ariarathe sur le trône et redevient régent. Mais Rome n'entend pas laisser Mithridate s'installer en Cappadoce. Le Sénat envoie donc Sylla remettre Ariobarzane sur son trône. Sylla, avec une petite troupe et des auxiliaires, chasse Gordios de la Cappadoce et poursuit son armée jusqu'à l'Euphrate. L'armée de Mithridate quitte donc la Cappadoce, mais revient en 665 (-88). Gordios se réinstalle comme régent jusqu'à la paix de Dardanos, trois ans plus tard. ARCHELAOS Général en chef de Mithridate. Au début de la guerre contre Rome, à l'été 666 (-88), Mithridate envoie Archélaos annexer les iles de la Mer Egée. Archélaos se rendit maître de l'île de Délos, puis d'Athènes, du Péloponnèse, de la Béotie et de la Thessalie. A la fin de l'année, Archélaos avait pris le contrôle de toute la Grèce au nom de Mithridate. Puis son armée rencontre celle de Sylla et Archélaos décide de se retrancher derrière les murs du Pirée (été 667/-87). Archélaos tenta plusieurs sorties, sans succès. Il incendia les tours d'assaut romaines et reçut le renfort d'autres troupes par la mer. Il décida alors de sortir pour affronter Sylla. Le combat est acharné, mais les Romains sont vainqueurs. Archélaos, refusant la défaite, est le dernier à rentrer dans les murs de la ville. Pendant l'hiver, les Romains et les Pontiques se livrèrent des combats acharnés. Archélaos incendiait les tours romaines, minait les fondations de leur terrasse, lançant sans cesse des escarmouches, si bien que Sylla renonça à prendre le Pirée d'assaut. Mais après la prise d'Athènes, les Romains s'acharnèrent à faire tomber le Pirée, et Archélaos dut finalement s'enfuir par la mer. Le général pontique rassembla alors toutes ses forces et alla attendre Sylla aux Thermopyles, puis il alla à Chéronée à la tête d'une armée de 120 000 hommes (printemps 668/-86). Archélaos ne pouvait contrôler ses troupes auxiliaires, et il dut laisser à Sylla l'engagement de la bataille. Archélaos commandait l'aile droite face à Sylla. Malgré des forces supérieures en nombre, Archélaos cède. Il força alors ses hommes à combattre en gardant les portes de son camp fermé, et en ne les ouvrant qu'au dernier moment. Ce fut une erreur. Son armée fut écrasée et il dut s'enfuir en bateau pour éviter Sylla qui s'était lancé à sa poursuite. Archélaos se refugia à Chalcis où il fut rejoint par l'armée de Doryalos. Archélaos, plus prudent, ne voulait désormais affronter Sylla que sur un terrain favorable. Il choisit la plaine de d'Orchomène et installa son camp. Sylla commença alors à creuser des tranchées pour empêcher son armée de manœuvrer. Archélaos tenta deux sorties et fut repoussé par les Romains, son beau-fils Diogène se faisant tuer dans la bataille. L'armée Pontique se retrancha dans son camp et Sylla entreprit aussitôt de creuser de profondes tranchées afin qu'Archélaos ne puisse pas s'échapper. Et son camp fut mis à sac par les Romains et son armée détruite. C'était sa troisième défaite d'affilée face à Sylla. Défait, Archélaos doit se cacher à demi-nu dans des roseaux pendant deux jours avant de trouver un bateau qui l'emmène à Chalcis. De là, Archélaos rassembla ses dernières garnisons encore stationnées en Grèce et quitta le pays. Mithridate, ne voulant pas voir Sylla débarquer avec son armée dans son royaume, demanda alors à Archélaos d'aller négocier avec lui. Les deux hommes se rencontrèrent au printemps 669 (-85) à Délion et trouvent un accord. Archélaos envoya donc les propositions des Romains à Mithridate, et lui resta avec Sylla en attendant la réponse. Sylla, de son côté, allait rejoindre la flotte de Lucullus. Archélaos l'accompagna. En chemin, il tomba malade, et Sylla attendit qu'il se rétablisse. Sylla, voulant mener à bien ses négociations avec Mithridate, entreprit de faire passer Archélaos de son côté. Il lui offrit des terres, et l'amitié personnelle du peuple romain. Sylla fit tant et si bien pour se le concilier que, quand Mithridate refusa ses propositions de paix, Archélaos se serait jeté à genoux devant lui en pleurs en lui disant qu'il se tuerait lui-même s'il le faut pour que Mithridate fasse la paix avec les Romains! Puis Archélaos alla porter le message lui-même à Mithridate et rejoint Sylla à Philippes, lui disant que Mithridate souhaitait le rencontrer. Mithridate accepta donc de céder à Sylla 70 de ses navires, soit en fait la flotte que commandait Archélaos! Par la suite, Archélaos retourna servir Mithridate, mais son roi finit par le soupçonner. En effet, il trouvait qu'Archélaos avait cèdé beaucoup trop facilement aux Romains. Craignant pour sa tête, Archélaos passa définitivement aux Romains et alla rejoindre Murena et Lucullus. Par la suite, Archélaos accompagna Lucullus dans ses campagnes. A la fin de sa vie, lui et son fils se retirèrent à Rome où Archélaos mourut. Il avait vécu comme un Pontique et était mort comme un Romain. TAXILE Un des généraux de Mithridate. Il commande l'armée promise en renfort par Mithridate pour délivrer Athènes et le Pirée du siège mis en place par Sylla. Mais les forces de Taxile arrivent trop tard pour empêcher la prise d'Athènes et du Pirée. Après s'être enfuit du Pirée, Archélaos et son armée rejoignent celle de Taxile. Les deux généraux décident donc d'affronter Sylla dans la plaine de Chéronée. Taxile commande l'aile gauche de l'armée pontique, mais il est vaincu par Murena. Il réussit à s'enfuir et continua de servir dans l'armée de Mithridate. Lorsque Lucullus commence la troisième guerre contre Mithridate, Taxile est son meilleur général. DORYALOS Le ministre de la guerre de Mithridate. Doryalos est un ami d'enfance du roi du Pont et son plus intime confident. Lorsque Mithridate, incrédule, apprit la défaite de Chéronée, il mit sur pied une nouvelle armée et en donna le commandement à Doryalos. Celui-ci, avec 80 000 hommes, soit la meilleure amée de Mithridate, alla rejoindre Archélaos. Doryalos se rendit maître de la Béotie, et voulut contraindre Sylla à la bataille. Ayant éprouvé la solidité des forces romaines dans une escarmouche, il jugea plus sage de laisser les Romains s'installer dans le luxe et la paresse. Mais Archélaos pressa Doryalos d'en finir avec les Romains, et une nouvelle bataille se déroula dans la plaine d'Orchomène. L'armée Pontique fut battue et Doryalos perdit tout son crédit auprès de Mithridate. GAIUS FLAVIUS FIMBRIA Fils du consul de 650 (-104), Gaius Flavius Fimbria, orateur et juriste. Fimbria est l'un des plus fougueux partisans de Marius. Après la mort de Gaius Marius, il poignarde pendant la cérémonie d'enterrement Quintus Mucius Scaevola, le Pontifex Maximus (668/-86). Apprenant que la blessure n'était pas mortelle, il lui intente un procès au motif qu'il n'a pas reçu le poignard assez profondément dans le corps! Marius mort, Cinna prit pour collègue Lucius Valerius Flaccus, qu'il envoya en Asie mener la guerre contre Mithridate. Cependant, Flaccus avait peu de compétences militaires et Fimbria se proposa de l'accompagner et d'être son légat. Flaccus accepta. Avec deux légions, dont une partie ayant déserté pour aller rejoindre Sylla, Fimbria s'évertua à ramener la cohésion parmi ses troupes qui détestaient cordialement Flaccus. Alors que l'armée consulaire arrivait tant bien que mal en Chalcédoine, Flaccus et Fimbria se disputent. Fimbria prend alors le contrôle de l'armée et oblige le consul à fuir. Flaccus se réfugie à Nicomédie, où Fimbria le poursuit, le sort d'un puits où il s'était caché, et lui coupe la tête sans lui donner de sépulture. Ensuite, Fimbria va mener la guerre contre Mithridate. Il remporte quelques succès contre un de ses fils, puis poursuit le roi du Pont jusqu'à Pergame (669/-85). Mithridate doit alors s'enfuir et se réfugier dans le port de Pitanè. Fimbria creusa un fossé autour de la ville pour empêcher le roi du Pont de s'enfuir à nouveau. Mais il n'avait aucune flotte en soutien. Alors Fimbria demanda à Lucullus et à sa flotte de venir bloquer le port. Le proquesteur de Sylla refusa et Mithridate put s'enfuir. Fimbria, en représailles, dévasta toutes les régions où il passa. Il arriva ainsi à Ilion, massacra ses habitants et brûla la ville. Puis Fimbria apprit que Mithridate et Sylla avaient conclu la paix. Il décida de ne pas reconnaître l'accord passé par Sylla, au motif que Sylla était un ennemi du peuple romain, et de marcher sur le Pont jusqu'à Mithridate. En chemin, Fimbria continua à vouloir soumettre les villes qu'il trouvait sur sa route. C'est ainsi qu'il arriva en Lydie devant Thyatire et que Sylla le trouva. Sylla lui ordonna donc de livrer son armée. Fimbria refusa et Sylla commença à creuser un fossé autour de son camp. Et son armée commença à déserter pour passer à Sylla. Fimbria demanda donc à ceux qui restaient de passer à l'attaque, mais ils refusèrent de se battre contre leurs concitoyens. Il implora ses hommes un par un, puis leur demanda de prêter serment de fidélité, mais même son meilleur ami refusa. Fimbria envoya alors un des esclaves assassiner Sylla. Mais l'esclave n'eut pas assez de courage et Fimbria n'obtient par ce stratagème que du mépris de tous les soldats. Désespéré, Fimbria fut réduit à aller négocier avec Sylla. Celui-ci refusa de le rencontrer et envoya un de ses légats. Fimbria demandait pardon et faisait porter ses fautes sur sa jeunesse - il avait moins de 30 ans -. Sylla accepta qu'il quitte sa province d'Asie. Mais Fimbria, déçu de ne pas être considéré comme un vrai général romain, quitta son camp, et alla à Pergame se suicider dans le temple du dieu Esculape. Mais il rata même son suicide et se fut son esclave qui le tua. Sylla autorisa à ce qu'on lui donna une sépulture correcte. GNAEUS PAPIRIUS CARBO (624-672/-130-82), fils du consul de 641 (-113) Gnaeus Papirius Carbo. Carbo est un grand ami de Lucius Cornelius Cinna. Lorsque Marius revient à Rome, Carbo commande une légion et vient camper devant la ville. Restant l'homme de Cinna, Carbo finit par être remercier de son dévouement. Alors que le consul Valerius Flaccus est assassiné par Fimbria, Cinna choisi alors Carbo pour le remplacer (669/-85). Gnaeus Papirius a néanmoins été préteur avant sa nomination. Lorsque Sylla annonce qu'il va revenir à Rome pour châtier les ennemis de la République, Cinna et Carbo commencent immédiatement à recruter une armée afin d'empêcher son retour en Italie. Cinna nomma de nouveau Carbo consul (670/-84), puis au printemps, il se prépara à passer en Grèce avec son armée. Mais un de ses centurions l'assassinat, et Carbo demeura seul consul. Le Sénat lui demanda d'organiser de nouvelles élections, mais les augures furent tellement défavorables que Carbo resta seul consul jusqu'à la fin de l'année. Après l'assassinat de Cinna, Carbo décida de ne pas aller en Grèce pour combattre Sylla, mais au contraire de renforcer ses légions et d'attendre le retour du proconsul d'Asie. Cependant Carbo décida de présenter une loi anti-Sylla au Sénat. Il voulait exiger des otages de toutes les villes italiennes afin que celles-ci ne se rallient pas à Sylla quand il débarquera. Le Sénat s'opposa violemment à sa loi. L'année suivante (671/-83), Carbo laisse le consulat à d'autre; il veut surtout combattre Sylla. Mais Sylla s'attaqua d'abord aux armées des deux nouveaux consuls. Il battit celle de Gaius Norbanus, puis débaucha celle de Scipio Asiaticus, ce qui désespéra Carbo, qui craignait le renard tapis dans l'âme de Sylla plus encore que le lion… En effet, Sylla évitait de rencontrer Carbo et son armée; il voulait d'abord complètement l'isoler… Voyant que les consuls n'avaient plus la situation en main, Carbo décida de reprendre le consulat. Pour le seconder, il nomma consul Marius le Jeune dans l'espoir que le nom de Marius lui permettrait de recruter de nouvelles troupes. A peine l'année était-elle commencée (672/-82) que Carbo s'empressa de déclarer ennemis publics tous ceux qui avaient rejoint Sylla. Puis il reprit la direction de son armée, qui s'activait au nord de Rome, alors que Sylla tenait le sud. Carbo restait confiant car les troupes des populares étaient en surnombre face aux optimates. Mais Sylla bat le jeune Marius et lui-même est tenu en échec par Metellus Pius, cinq cohortes passant dans le camp de l'ennemi pendant la bataille. Puis Sylla entre dans Rome et, après avoir passé quelques heures dans la ville, il décida enfin de marcher sur Carbo. Sylla et Carbo se rencontrèrent près du fleuve Glanis. Les légions de Sylla ont le dessus et Carbo doit une nouvelle fois faire face à la défection d'une partie de sa cavalerie celtibère. En représailles, il tua les survivants du bataillon. Puis Carbo prit position près de Clusium où il affronta une nouvelle fois Sylla. Ce fut une bataille acharnée qui dura tout le jour, sans vainqueur, ni vaincu. Carbo décida alors d'aller affronter Metellus. Il l'attaqua par surprise près de Faventia. Ce fut une terrible défaite pour lui. Cependant, Carbo pouvait encore compter sur le dévouement d'environ 50 000 soldats. Mais moralement abattu, il décida de se ''replier'' en Afrique et laissa ses troupes aller droit à la défaite. Début novembre, Sylla étant devenu le maître de Rome, Carbo se retrouva en tête de la liste des proscriptions. Carbo, vivement poursuivit, n'avait pas encore réussi à passer en Afrique, et se cachait sur la petite île de Pantelleria. Il fut retrouvé, chargé de chaînes et traîné devant Pompée, alors nommé propréteur de Sicile par Sylla. Pompée ordonna sur le champ son exécution. Mais Carbo se conduisit lâchement et pleura lorsqu'on l'exécuta. Sa tête fut envoyée à Sylla. MARCUS MARIUS GRATIDIANUS Fils de Maria, la sœur de Gaius Marius et de Marcus Gratidianus, un citoyen d'Arpinum. Son père était un grand ami de Marcus Antonius Orator et il l'a accompagné en Cilicie lorsque celui-ci en était le propréteur (651/-103). Malheureusement, son père est tué en Cilicie, sans doute en luttant contre les pirates de la région. Le jeune Marcus est alors adopté par son oncle, Marcus Marius, le frère de Gaius Marius. En 667 (-87), lors du retour de son oncle à Rome, et sur ordre de Marius, il intenta un procès pour haute trahison à l'ancien consul Quintus Lutatius Catulus, ce qui obligea ce dernier à se suicider. En 669 (-85), Gratidianus est préteur. Souhaitant se faire élire consul, il annonça la loi sur la dévaluation des monnaies sur le Forum avant les tribuns de la plèbe qui venaient de la voter. En effet, pendant les guerres civiles, l'argent se faisait rare à Rome et les dettes s'accumulaient. Cette annonce rendit Gratidianus très populaire et le peuple lui érigea des statues dans toute la ville. Cependant, Gratidianus ne put se faire élire consul, Carbo gardant le contrôle des élections. Gratidianus fut donc préteur une seconde fois (670/-84). Après le retour de Sylla à Rome, Gratidianus se retrouva sur la liste des proscriptions. Catilina le retrouva terré dans une bergerie et le ramena à Rome. Là, le peuple s'empara de lui et le traîna sur le tombeau de Quintus Lutatius Catulus, qu'il avait accusé de trahison. Sa fin fut terrible: on lui brisa les membres et on lui arracha les yeux avant de le mettre à mort. LUCIUS CORNELIUS SCIPIO ASIATICUS ASIAGENUS Légat pendant la Guerre civile, Scipio Asiaticus devient pontifex en 666 (-88). Scipio est un modéré et, malgré la prise de pouvoir de Cinna et de Marius, il devient préteur en 668 (-86). L'année suivante, il est propréteur en Macédoine et combat les Illyriens et les Thraces. Cependant, il déteste cordialement Sylla qui est entré dans sa province avec ses légions afin de battre les tribus barbares qui déstabilisaient la région. De retour à Rome, Scipio est élu ou désigné consul pour l'année 671 (-83). Lorsque Sylla débarqua avec ses troupes, il battit facilement les légions du second consul Norbanus. Scipio décida de le stopper et fit marcher ses légions contre Sylla et Metellus Pius. Cependant, Sylla alla camper près de lui et lui proposa de négocier une trêve. Scipio accepta, pensant surtout à gagner du temps afin d'obtenir des renforts. Et de son côté, Sylla entreprit de débaucher son armée, composée de 25 000 hommes. Finalement, la trêve fut rompue par Quintus Sertorius et Scipio du faire face à toute la défection de son armée alors que Sylla approchait de son camp. Scipio se retrouva donc seul sous sa tente avec son fils et fut facilement fait prisonnier. Sylla demanda à Scipio de rejoindre son parti. Scipio refusa et se démit de son consulat. Sylla le laissa donc partir… A peine enfuit du camp de Sylla, Scipio se remit à la tête d'une armée qu'il conduisit pour combattre Pompée. Mais là encore, ses soldats passèrent à Pompée et Scipio dut à nouveau s'enfuir. Cette fois, il quitta l'Italie et alla s'installer à Marseille. Par la suite, Scipio se retrouva sur la première liste des proscriptions. Sans doute avait-il quitté l'Italie sans avertir personne. Toujours est-il qu'à ce moment là, il était déjà décédé. GAIUS NORBANUS Norbanus est un homme nouveau. Il est questeur en 651 (-103) et sert le propréteur Marcus Antonius Orator en Cilicie. Plus tard (654/-100), il est un des plus fervents partisans du tribun de la plèbe Saturninus. Pendant la Guerre Sociale, il est élu préteur (664/-90), puis propréteur de Sicile l'année suivante. Il défend activement l'île des Italiques. Et alors que Sylla s'apprête à marcher une seconde fois sur Rome, Gaius Norbanus est nommé ou élu consul (671/-83). Il rassemble une forte armée avec l'aide de Marius le Jeune et va attendre Sylla près de Canuse, en Campanie. Sylla lui envoie alors des émissaires pour négocier. Mais Norbanus ne voulait entendre parler d'aucune négociation. Il renvoya donc les émissaires de Sylla après les avoir bien molestés. En voyant cela, Sylla lança immédiatement ses troupes sur Norbanus. Ce fut une bataille-éclair très dure. Les légions de Norbanus tuèrent de nombreux soldats de Sylla, mais celui-ci est finalement vainqueur. Norbanus doit s'enfuir. Il parvient à rejoindre ses lignes et refusa encore de négocier avec Sylla lorsque celui tenta à nouveau de lui envoyer des émissaires. Puis Norbanus entrepris de saccager les villes qui étaient passées à Sylla. L'année suivante (672/-82), Norbanus et Carbo décident d'unir leurs forces pour tailler en pièce l'armée de Metellus Pius. Ils le surprennent près de Faventia, mais les légions de Metellus massacrent leurs troupes. C'est une défaite sanglante. Plus tard, Norbanus est invité à un repas par le chef Lucanien Albinovanus. Soit que Norbanus n'a pas confiance, soit il est retenu ailleurs, et il ne se rend pas au dîner. Le lendemain, il apprend que tous ses généraux ont été tués par Albinovanus. Se sentant lui-même en danger, il quitta l'Italie par le premier bateau et se rendit à Rhodes. Lorsque Sylla fut à nouveau le maître de Rome, Norbanus se retrouva sur la première liste des proscriptions. Comme Sylla avait beaucoup récompensé Rhodes de son dévouement à Rome pendant la guerre contre Mithridate, il envoya des émissaires pour réclamer la tête de Norbanus. Les Rhodiens hésitèrent car leur île était connue dans tout le monde hellénique pour être une terre d'asile. Comprenant leur dilemme, Norbanus se rendit sur la place publique et se suicida aux yeux de tous. GAIUS MARIUS LE JEUNE Fils de Gaius Marius (644-672/-110-82). Marius le Jeune suit son père pendant la Guerre Sociale. Puis, lorsque celui-ci quitte le commandement, Marius le Jeune rejoint l'armée du nouveau consul Marcus Porcius Cato (665/-89). Porcius Cato, assez bon général, est un homme hautain et dur envers ses soldats, si bien qu'il est assassiné lors de la bataille du Lac Fusino. On soupçonna longtemps le jeune Marius de l'avoir lui-même assassiné! Lorsque Gaius Marius voulut obtenir le commandement de la guerre contre Mithridate, son fils le soutient jusqu'à ce que Sylla le mette en déroute lui et Sulpicius. Marius le Jeune a épousé Mucia, la fille de Quintus Mucius Scaevola l'augure. Lorsqu'il est déclaré ennemi public par Sylla, il se réfugie sur les terres de son beau-père, puis il part en Afrique, se réfugier à la cour du roi Numide Hiempsal. celui-ci accueillit très bien le jeune Marius et ne voulut pas le voir partir. De son côté, Marius voulait rejoindre son père (667/-87). Une des femmes d'Hiempsal s'intéressa à Marius et l'aida à s'échapper. Marius père et fils s'étant retrouvés, tous deux prirent le chemin de l'Italie et marchèrent sur Rome. Quant son père mourut, Marius soutient Cinna et Carbo dans leur lutte contre Sylla. Il les aida à recruter des légionnaires sur son nom et était un jeune général très populaire, grâce à son audace et à son intrépidité. Au retour de Sylla (671/-83), Marius était le légat du consul Gaius Norbanus. Mais tous deux furent facilement mis en déroute par les légionnaires de Sylla lors de leur premier affrontement. Carbo ayant besoin de recruter des troupes face à Sylla, il choisit Marius pour être son collègue au consulat (672/-82). De son côté, Marius n'avait pas encore débuté le cursus honorum. Au printemps, Marius dispose donc d'une armée de 50 000 hommes; la plupart sont des vétérans de son père. Les populares pensent que cette armée sera suffisante pour empêcher Sylla d'entrer dans Rome. Sylla veut donc en finir au plus vite avec Marius. Pour cela, il veut faire la jonction avec l'armée de son légat Dolabella. Marius veut empêcher cette jonction, et alors qu'il pleut, il va narguer les soldats de Sylla qui sont en train de construire leur camp. Irrités, les légionnaires de Sylla fondent sur les troupes de Marius. Ce fut une bataille acharnée, mais l'aile gauche de Marius commença à céder. Dès lors, et avant de se faire massacrer, sept cohortes passèrent immédiatement à Sylla. Ce fut le signal de la débandade et les légions de Marius allèrent se réfugier dans la ville de Praeneste. Il fallut jeter une corde à Marius pour le sauver. Marius dut insister impuissant au massacre de son armée. Il perdit ce jour-là plus de 30 000 hommes. Puis Sylla commença à mettre le siège devant Praeneste. Marius voulut alors se venger. Il fit parvenir une lettre au préteur urbain Brutus Damasippus, lui demandant de tuer tous les sénateurs partisans de Sylla. Marius voulait plus particulièrement les têtes du beau-père de Pompée, et celle du Pontifex Maximus. Damasippus lui donna entière satisfaction… Puis Marius attendit des renforts, mais Sylla ne laissa rien passer. Marius commença à fabriquer des machines de guerre pour percer les lignes d'Ofella, sans succès. Et la ville commençait à souffrir de la famine. Après avoir vaincu les dernières troupes à la Porte Colline, Sylla est le maître de Rome. Et Marius se retrouve en deuxième sur la liste des proscriptions. Sylla envoya les têtes des amis de Marius à Ofella pour les poster devant les murs de Praeneste. En les voyant, Marius comprit qu'il avait perdu. Praeneste ouvrit ses portes à Ofella et Marius, avec le frère de Telesinus, chercha à s'échapper par les souterrains. Toutes les issues étant gardées, Marius et Telesinus furent contraints de s'entre-suicider. La tête de Marius fut rapportée à Sylla qui l'exposa sur les rostres. PUBLIUS CORNELIUS CETHEGUS Sénateur fervent partisan de Gaius Marius. Cethegus soutient Marius et Sulpicius lorsque Sylla entreprend sa première marche sur Rome (666/-88). Cethegus se retrouve ainsi déclaré ennemi de la République et il s'enfuit en Numidie avec Marius le Jeune. Cethegus revient à Rome avec les Marius. Mais lorsqu'il apprend que Sylla rentre en Italie, Cethegus arriva un jour dans son camp. Il demanda à voir Sylla et il se mit à genoux devant lui pour lui demander son pardon et lui offrir ses services. Et pour une fois, Sylla pardonna… Par la suite, Cethegus eut une grande influence sur le Sénat. MARCUS JUNIUS BRUTUS Préteur urbain en 666 (-88). Junius Brutus va voir Sylla lorsque celui-ci marche sur Rome en le sommant d'arrêter. Les légionnaires de Sylla déchirent sa tunique et le malmènent car Junius Brutus parle mal à leur général. A son retour à Rome, il soutient Sulpicius et Gaius Marius dans leur prise de pouvoir. Lorsque les consuls redeviennent maîtres de la ville, Junius Brutus est déclaré ennemi public. Il est sans doute retrouvé et exécuté. PUBLIUS TULLIUS ALBINOVANUS Un des partisans de Gaius Marius. Il soutient la révolte de Marius et de Sulpicius contre les consuls Sylla et Pompeius Rufus. Lorsque les consuls reprennent le contrôle de Rome, Albinovinus est déclaré ennemi public. Il réussit à s'enfuir. Il revient en Italie en même temps que Marius et soutient Cinna et Carbo contre Sylla. Puis, après la défection de sa légion qui alla se rallier à Metellus Pius, Albinovanus alla rejoindre Norbanus. Mais il se décida à le trahir et demanda à rencontrer Sylla clandestinement (672/-82). Sylla accepta de lui pardonner, s'il lui rendait un grand service. Comprenant le message à demi-mot, Albinovanus invita à dîner tous les généraux du camp ennemi qu'il pouvait. Beaucoup répondirent à son invitation, et Albinovinus tua ainsi Gaius Antipater et le frère de Fimbria. Puis il alla rejoindre Sylla… qui lui pardonna. LUCIUS JUNIUS BRUTUS DAMASIPPUS Un des généraux populares pendant la guerre civile. Damasippus commandait sa propre armée lorsqu'il se heurta aux forces de Pompée (671/-83). Il fut battu et retourna ensuite à Rome où il fut élu ou nommé préteur urbain (672/-82). C'était un ami du consul Marius le Jeune. Aussi, lorsque celui-ci, qui venait de se faire enfermer dans Praeneste, lui envoya une lettre lui ordonnant de tuer les sénateurs Antistius, Carbo Arvina, Ahenobarbus et le Pontifex Maximus, Damasippus les fit égorger en plein Sénat et exposa leur tête sur les rostres. Puis il quitta la ville alors que Sylla arrivait. Il alla rejoindre le consul Carbo qui lui confia deux légions avec pour mission d'aller délivrer Marius à Praeneste. Mais Sylla repoussa son armée. Après la démission de Carbo, Damasippus rassembla toutes les forces des populares avec celles des Italiques. Tous ensemble, ils voulaient aller délivrer Marius. Cependant, Sylla arrivait et Pompée était sur leurs talons. Ils décidèrent alors d'aller prendre Rome, laissée sans défense. Ils arrivèrent à l'aube, mais ne prirent pas la ville d'assaut et dans l'après-midi, Sylla arriva. Ce fut une bataille acharnée où les populares finirent par perdre. Damasippus réussit à s'enfuir et figura en bonne position sur la première liste des proscriptions de Sylla. Cependant, il fut rapidement rattrapé. Traîné devant Sylla, il fut exécuté et sa tête fut envoyée à Praeneste. GAIUS COELIUS ANTIPATER Un des généraux populares pendant la guerre civile. Antipater commande sa propre légion. Il est mit en déroute par Pompée qui descendait du Picenum pour rejoindre Sylla (671/-83). Puis Coelius va rejoindre Norbanus. L'année suivante, il est invité à un banquet par Tullius Albinovanus, qui l'égorge avant de passer à Sylla. FLAVIUS FIMBRIA Un des généraux populares pendant la guerre civile. Il est le jeune frère de Gaius Flavius Fimbria. Après la mort de son frère, il rejoint l'armée de Gaius Norbanus. En 672 (-82), il est invité à un banquet par Tullius Albinovanus, qui l'égorge avant de passer à Sylla. MARCUS LAMPONIUS Chef lucanien de la Guerre sociale. Pendant ce conflit, Lamponius mit en déroute l'armée de Licinius Crassus (664/-90). Par la suite, Lamponius alla rejoindre Mutilus à Aesernia. Tenus en état de siège par Metellus Pius, les deux chefs vont rejoindre Marius après le départ de Sylla en Grèce. Au retour de Sylla, Lamponius rejoint les chefs populares afin d'en finir avec le vainqueur de la Guerre Sociale. A l'automne 672 (-82), Lamponius et ses troupes se joignent à celles du Samnite Telesinus, et à celles des préteurs Damasippus et Carrinas. Leur but était de délivrer le consul Marius, assiégé à Praeneste. Mais Telesinus décida de prendre d'assaut Rome, laissée sans défense. Quelques heures plus tard, Sylla arrivait et les deux camps se livrèrent une bataille acharnée que les Italiques perdirent. Lamponius réussit à s'enfuir. Comme il ne figure pas sur la liste des proscriptions, il est probable qu'il fut rapidement rattrapé et exécuté par Sylla. GAIUS CARRINAS Un des généraux populares pendant la Guerre civile. Carrinas est d'abord mit en déroute par Pompée qui descendait du Picenum pour rejoindre Sylla (671/-83). L'année suivante, Carrinas est préteur. Au printemps, il affronte l'armée de Metellus Pius près du fleuve Aesis, en Ombrie. L'affrontement est sanglant, mais Carrinas est battu et son camp est pillé. A l'été, Carrinas affronte les légions de Pompée et de Crassus dans la plaine de Spoletium. C'est encore une défaite pour Carrinas qui perd 3000 soldats et doit se réfugier dans la ville de Spoletium. Pompée et Crassus mettent alors le siège devant les murs de la cité. L'apprenant, le consul Carbo veut se porter à son secours, mais Sylla tombe sur ses troupes. Carrinas parvient néanmoins à profiter d'une nuit sombre et pluvieuse pour s'échapper de Spoletium avec ses soldats. A l'automne, les troupes de Carrinas se regroupent avec celles des autres généraux afin d'aller délivrer le consul Marius retenu à Praeneste. Cependant, Sylla arrivait et Pompée étaient sur leurs talons. Ils décidèrent alors d'aller prendre Rome, laissée sans défense. Ils arrivèrent à l'aube, mais ne prirent pas la ville d'assaut et dans l'après-midi, Sylla arriva. Ce fut une bataille acharnée où les populares finirent par perdre. Carrinas réussit à s'enfuir et figura en bonne position sur la première liste des proscriptions de Sylla. Cependant, il fut rapidement rattrapé. Traîné devant Sylla, il fut exécuté et sa tête fut envoyée à Praeneste. PONTIUS TELESINUS Chef samnite de la Guerre civile. Prenant la relève de Papius Mutilus dans le commandement des légions samnites, Telesinus rejoint les forces populares pour aller délivrer le consul Marius assiégé à Praeneste, à l'automne 672 (-82). Telesinus prend le commandement en chef de cette nouvelle armée coalisée et, malgré leurs efforts, ils ne peuvent forcer le blocus. Telesinus, apprenant que Sylla et Pompée arrivaient, décide alors de marcher sur Rome, qui était sans défense. Le taureau samnite voulait en finir avec la forêt qui abritait les loups romains. Arrivant au matin du 1er novembre, Telesinus s'installa devant la Porte Colline et se congratula de voir qu'il tenait Rome entre ses mains. A l'aube, des citoyens improvisèrent une défense et Sylla arriva à marche forcée en fin de matinée. L'affrontement, inévitable, commença en milieu d'après-midi et se poursuivit toute la nuit. Telesinus fut un des plus acharnés à la perte des Romains. Il hurlait à ses hommes qu'ils allaient raser Rome et que les Romains vivaient leur dernier jour. En face, Sylla ramenait ses hommes au combat avec rage. Cependant, l'aile gauche que commandait Sylla céda face aux Samnites. Telesinus était vainqueur. Sylla et le reste de sa cavalerie durent se replier dans leur camp. Pendant la nuit, Telesinus affronta l'infanterie romaine qui se battait désormais avec l'énergie du désespoir. Cependant, Crassus, victorieux sur l'aile droite, revint et prit les Samnites à revers. Pour Telesinus, le combat était perdu et on le retrouva au matin, à demi mort sur le champ de bataille, un sourire aux lèvres. Sylla ordonna qu'on lui coupe la tête, qui fut exposée devant les murs Praeneste. LES SAMNITES Le peuple samnite vouait une haine absolue à Rome, qu'ils avaient juré de détruire dès le début de la Guerre Sociale. Sylla vouait donc une haine féroce aux Samnites et jura de détruire le Samnium et de tuer tous les Samnites en âge de porter les armes. Vainqueur sur tous les fronts, Sylla tint parole. Pendant la Guerre Sociale, il massacra 50 000 Samnites devant les murs de Nola. Il bat l'armée du consul Mutilus et prend d'assaut leur capitale, Bovianum (665/-89). Après la victoire de la Porte Colline (672/-82), où Romains et Samnites se sont entretués, 3000 soldats Samnites survivants viennent se rendre à Sylla. Sylla accepta leur reddition à condition qu'ils aillent achever les derniers soldats qui restaient avant de se joindre à lui. Ces Samnites obéirent et massacrèrent leurs frères de la veille! Puis les 3000 Samnites allèrent se rendre à Sylla qui les rassembla sur la Via Publica, au Champ de Mars. Enfin, alors que Sylla avait convoqué le Sénat au temple de Bellone, il ordonna à Pompée de commencer à massacrer les Samnites survivants. Pompée s'exécuta et Sylla dit aux sénateurs que ce n'était que quelques mauvais sujets qu'il faisait châtier! Lorsque Praeneste décida d'ouvrir ses portes, Sylla fit immédiatement exécuter les Samnites qui se trouvaient dans la ville. Enfin, Sylla envoya Verres et Cethegus à la tête de quatre légions nettoyer les dernières poches de résistance dans le Samnium, qui eux non plus ne firent aucun quartier… Au printemps 675 (-80), la ville de Nola se rendit. Le Samnium fut frappé de très lourdes amendes et les terres confisquées. Les villes n'étaient pas rasées, mais il n'y avait plus aucun habitant dans leurs murs… MARCUS PERPERNA VEINTO Un des chefs des populares pendant la Guerre Civile. Perpenna est préteur en 671 (-83), puis gouverneur de Sicile l'année suivante (672/-82). Sylla voulait trouver un accord avec lui afin de s'assurer le ravitaillement en blé. Mais Perpenna ne voulu en aucun cas se rallier à Sylla et il le menaça d'envoyer des troupes pour soutenir le consul Marius. Après la victoire de la Porte Colline, Perpenna se retrouva donc en bonne position sur la première liste des proscriptions. Sylla envoya Pompée prendre possession de la Sicile avec le titre de propréteur. Apprenant que Pompée arrivait, Perpenna quitta sa province avec armée et argent et s'enfuit, sans doute vers l'Espagne. En 677 (-77), Perpenna décida de mener seul la guerre contre le proconsul Metellus Pius. Cependant, ses hommes refusèrent et demandèrent à être incorporés dans l'armée de Quintus Sertorius. Perpenna dut céder. Cependant, Perpenna supportait très mal la supériorité de Sertorius. Il fit donc tout pour le décrédibiliser, tant aux yeux des Ibériques que des Romains. Et finalement, il assassinat Sertorius (682/-72). Avec ce qui restait de l'armée de Sertorius, il se décida à affronter Pompée, qui écrasa ce qui restait des forces populares. Perpenna fut fait prisonnier. Cependant, il chercha à négocier sa vie avec Pompée et il lui montra des lettres de Sertorius disant que des sénateurs à Rome soutenaient ses actions. Pompée fit immédiatement brûler ces lettres sans les lire et exécuta Perpenna sur le champ. GNAEUS DOMITIUS AHENOBARBUS Un des plus fidèles partisans de Cinna, dont il avait épousé sa sœur, Cornelia. Après la défaite de la Porte Colline, Ahenobarbus figure en bonne position sur la première liste des proscrits. Il se réfugie alors en Afrique et réussit à rassembler une armée de près de 30 000 hommes près de Carthage. Ahenobarbus souleva en même temps la Numidie contre Rome. Pompée débarque alors avec six légions (672/-82). Après quelques escarmouches, Pompée fit charger ses hommes à la faveur d'un orage. Il tua 18 000 soldats, s'empara du camp ennemi et fit prisonnier Ahenobarbus. Pompée lui lu l'édit de proscription, procéda à son exécution et envoya sa tête à Sylla. MARCUS AEMILIUS LEPIDUS (634-677/-120-77) Lepidus est un des partisans de Sylla pendant la Guerre civile. Le dictateur le nomme préteur pour l'année 673 (-81). Mais ensuite, Lepidus décida de viser le consulat pour 676 (-78). Au printemps 675 (-79), il commença à faire campagne en s'appuyant sur ce qui restait de la faction populares pour se faire élire. Et comme Sylla n'avait plus aucune fonction politique, il attaqua sa législation et s'arrangea pour être soutenu par Pompée. Lepidus fut donc élu consul, au grand mécontentement de Sylla, surtout déçut du peu de vision politique de Pompée. Lepidus commença son consulat sobrement, puis commença à attaquer la législation de l'ancien directeur au pied des restes encore fumant de son bûcher funéraire! L'autre consul, Lutatius Catulus, soutenu par le Sénat, refusa d'abroger les lois de Sylla. L'année suivante, alors qu'il est proconsul en Gaule Cisalpine, il soutient une révolte des locaux contre les vétérans de Sylla. Le Sénat, voyant arriver une nouvelle guerre civile, le déclare ennemi public. Pompée est chargé de le battre, ce qu'il fait rapidement. Lepidus doit s'enfuir en Sardaigne, où il meurt avant la fin de l'année.
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